Face à une dégradation inquiétante de la situation sécuritaire à travers le pays, Me Emmanuel Vertilaire, membre du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et responsable du chantier Justice, Sécurité et État de droit, a adressé une lettre officielle au président du CPT, l’économiste Fritz Alphonse Jean, pour demander la convocation en urgence d’une réunion du Conseil.

Dans cette correspondance datée du jeudi 3 avril 2024 et transmise en copie aux autres membres du Conseil, Me Vertilaire dresse un tableau alarmant de la conjoncture nationale. Il évoque notamment l’implantation de groupes armés à Kenscoff, l’occupation de Carrefour-Feuille par des malfrats, ainsi que la mainmise des bandes sur Solino et les quartiers avoisinants. Il insiste également sur l’attaque meurtrière menée par la coalition « Viv Ansanm » contre la commune de Mirebalais, qui s’est soldée par la mort de nombreux civils, la libération de plus de 500 détenus et l’incendie de plusieurs habitations.

« La population, soutenue par des forces de l’ordre en nombre et en moyens limités, tente de résister. Mais face à l’intensification de la violence, elle perd peu à peu espoir, » déplore le Conseiller-Président.

Me Vertilaire souligne également l’ampleur des manifestations populaires de ces derniers jours, où la colère et l’indignation de la population s’expriment avec vigueur, souvent dirigées contre les membres du Conseil et les autorités gouvernementales. Il estime qu’il est temps pour le CPT de rompre le silence et de montrer un signal fort.

Dans sa demande, il propose que cette réunion d’urgence serve non seulement à évaluer la crise, mais aussi à formuler des recommandations concrètes et à élaborer un message fort à l’adresse de la nation. Un discours, selon lui, qui devrait à la fois exprimer la préoccupation sincère du Conseil et affirmer son engagement à agir résolument pour le bien-être du peuple haïtien.