Serions-nous purifiés par le feu et par l’eau en même temps ?

Port–au–Prince, déjà exsangue par le kidnapping en série et à feu et à sang depuis le début du mois de juin, vient de connaitre une énième nuit de terreur mais cette fois dans un quartier jusqu’ici épargné par la violence des gangs.

En effet, dans la nuit du 29 au 30 juin plus d’une quinzaine de personnes sont massacrées en veux-tu en voilà dans les quartiers de Delmas 32 et Christ Roi, dont un journaliste, une militante, et le frère d’une artiste célèbre. C’etait un véritable « Tout moun jwenn ». L’indignation bien sûr mais aussi la terreur qui arrive – on dirait sûrement – dans les quartiers calmes, avant (nous ne sommes pas oiseaux de mauvais augures) d’arriver dans les soit disant beaux quartiers de la place.

C’est comme si les dieux voulaient nous purifier par le feu pour nous faire expier. Nous ne savons quelle faute. Ce rouleau compresseur se nommant « Insécurité Généralisée », « Guerre des gangs », « Banditisme d’État » se déchaîne et écrase tout sur sur son passage, chèvres, cochons, brebis galeux ou pas. Le focus est mis, le cap est mis, et entre les lignes, on peut lire un oxymore de situation comme dans “vivre ou mourir”. Mais, ici c’est le Référendum ou la Guerre Civile, pardon ou la mort de ceux qui n’en veulent pas.

Le régime, sans idéologie autre que bien se remplir la panse, continue son épopée où « ti David » est en train de mettre à mort le Goliath (le peuple haïtien). La haine de ce président et de ce pouvoir pour Haïti est pathologique ; les gens de ce régime sont dévoués à terminer en 5 ans ce que toutes les forces coloniales n’ont pas pu faire en 217 ans, tuer Haïti, terminer cet affront aux forces coloniales.
Pendant ce temps tout se met en place pour que l’eau aussi vienne nous purifier, nous punir d’avoir choisi l’homme au tanga face à la dame prof d’université. En effet aujourd’hui le système tropical que nous surveillons depuis le début de la semaine s’est évolué et atteint cet après-midi 30 juin 2021 à 5h00 PM le stade de Potentiel Cyclone Tropical au large des Antilles et pourrait menacer le pays dans moins de 96 heures soit d’ici dimanche. De forts vents et des pluies diluviennes capable de provoquer des inondations catastrophiques sur les départements du Sud-est, de l’Ouest, du Sud, des Nippes de la Grande Anse sont à prévoir entre dimanche à lundi. Nous demandons déjà à la population de s’attendre à l’arrivée probable de ce mauvais temps et de se concentrer sur sa protection sachant que ce bout de terre n’a ni dirigeant ni responsable comme dit-on en créole « Se mèt kò ki veye kò ».

Pendant que le feu de « Aprèdye » continue à nous purifier, l’eau de la mère nature rentrera en jeu pour nous rappeler qu’un peuple doit savoir choisir des dirigeants qui sont à la hauteur de son histoire et non des vulgaires êtres bipèdes et sans cervelle que nous avons aujourd’hui.

Jean Came Poulard