Les noms de Nenel Cassy et Alfredo Antoine, anciens parlementaires haïtiens, reviennent régulièrement dans des affaires de grande criminalité. Me Samuel Madistin, président de la Fondasyon Je Klere (FJKL), estime que leur situation doit être réglée par un tribunal indépendant et impartial. Cette déclaration fait suite à la décision de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) d’émettre des avis de recherche contre ces deux figures controversées, soupçonnées d’avoir des liens avec des groupes terroristes.
Nenel Cassy, déjà recherché par la DCPJ dans le cadre de l’assassinat de l’ancien diplomate haïtien Pierre Matilus à Delmas 40B, est également associé au fonctionnement d’un groupe armé à Mariani, responsable de la mort de policiers et de civils. Son nom est aussi lié à la création du groupe fantôme « 509 » au sein de la Police Nationale d’Haïti, accusé d’avoir incendié des bâtiments publics et privés sous de faux prétextes.
Quant à Alfredo Antoine, cet ancien député est spécialisé dans le vol d’immeubles abandonnés ou appartenant à des citoyens vivant à l’étranger. Il est notamment poursuivi pour avoir vendu un immeuble fictif à l’Office National d’Assurance (ONA) à un prix exorbitant. Malgré ces accusations graves, ni Cassy ni Antoine n’ont jamais comparu devant un tribunal pour clarifier leur situation.
La décision de la DCPJ d’émettre des avis de recherche contre ces deux anciens parlementaires a suscité des réactions mitigées. Certains questionnent la légalité et l’opportunité de cette mesure, tandis que d’autres, comme Me Madistin, soulignent la nécessité d’un débat public, oral et contradictoire pour faire la lumière sur ces affaires.
« Les noms de Nenel Cassy et Alfredo Antoine sont trop souvent cités dans des actes de grande criminalité, déclare Me Madistin. Seul un tribunal indépendant et impartial peut véritablement élucider leur situation. »
La FJKL, tout en défendant le respect de la loi par la police dans un État de droit, estime que les avis de recherche contre Cassy et Antoine pourraient être justifiés par la nécessité de rétablir l’ordre public face à la terreur. « Ce qui se passe à Kenscoff, au Warf de Jérémie, à la Croix-Des-Bouquets, à Tabarre et dans l’Artibonite doit cesser, insiste Me Madistin. Les mains qui alimentent ces violences, si elles sont identifiées, doivent être coupées. »
La FJKL demande à la DCPJ, si l’efficacité de ses interventions à Kenscoff justifie la publication de ces avis, de transférer sans délai les dossiers complets de Nenel Cassy et Alfredo Antoine à la justice. « Il est temps que toute la lumière soit faite sur ces affaires, conclut Me Madistin. La population mérite des réponses claires et des actions concrètes. »
Me Madistin rappelle également la problématique de l’éthique de conviction et de l’éthique de responsabilité, concepts développés par Max Weber. « Il s’agit d’un choix entre la terreur, la violence et l’ordre public, explique-t-il. Nenel Cassy et Alfredo Antoine ne sont pas des personnalités respectables. Ce sont des délinquants qui ont toujours bénéficié de l’impunité officielle. »