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Aviol Fleurant en cavale : l’ex-ministre échappe à la justice haïtienne et se réfugie à l’étranger

L’ancien ministre de la Planification et de la Coopération externe, Me Aviol Fleurant, a réussi à quitter Haïti malgré un mandat d’amener émis à son encontre par le juge d’instruction Loubens Elysé.  l’ex-ministre, accusé de corruption et d’enrichissement illicite, s’est réfugié à Miami après avoir échappé aux autorités haïtiennes. 

Me Aviol Fleurant, sous le coup d’une enquête pour fausse déclaration de patrimoine et enrichissement illicite, a d’abord trouvé refuge dans un hôtel de la capitale avant de quitter le pays. Contre toute attente, il a atterri à Miami mercredi 19 février, où il a été aperçu en compagnie de Gotchen Bernard. Une photo de lui circulant sur les réseaux sociaux a immédiatement suscité l’émoi et les interrogations : comment a-t-il pu quitter Haïti malgré le mandat d’amener ? Qui l’a aidé à fuir ?

Les circonstances de sa fuite restent floues. Les routes nationales menant à la capitale étant sous le contrôle de gangs armés, Deux hypothèses sont avancées : soit l’ancien ministre a utilisé un hélicoptère pour se rendre au Cap-Haïtien, soit il a fait appel à des contacts au sein des gangs armés pour organiser son départ.

L’affaire Aviol Fleurant remonte à septembre 2024, lorsque l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a transmis un rapport détaillé à la justice. Ce document accuse l’ancien ministre de fausse déclaration de patrimoine et d’enrichissement illicite. Selon les investigations, le patrimoine réel de Me Fleurant dépassait de 353,26 % ses revenus légitimes.

Entre mars 2016 et décembre 2018, Me Fleurant a perçu des salaires et avantages totalisant 19,366,390 gourdes. Pourtant, les dépôts détectés sur ses seize comptes bancaires et ceux de son épouse atteignaient 100,204,240.72 gourdes, soit un écart inexplicable de 75,207,339.29 gourdes. Le rapport a souligné également que ses déclarations de patrimoine d’entrée et de sortie de fonction étaient tardives et irrégulières. En outre, il a dissimulé certains revenus, notamment 400,000 gourdes mensuels perçus comme honoraires d’avocat, entraînant un manque à gagner fiscal estimé à 2,788,467.78 gourdes.

L’enquête a également révélé que Me Fleurant avait acquis trois propriétés entre 2016 et 2017 pour un montant total de 235,000 dollars américains, ainsi que des biens meubles d’une valeur de 83,000 dollars. Les origines de ces fonds restent inexpliquées.

Face à ces révélations, la commission d’enquête de l’ULCC avait recommandé la mise en mouvement de l’action publique contre Me Fleurant pour fausse déclaration de patrimoine et enrichissement illicite, des infractions prévues et punies par la loi du 12 février 2008 et les articles 107 et 108 du Code pénal haïtien. Le dossier, désormais entre les mains du juge Loubens Elysé, s’annonçait explosif. Mais la fuite de l’ex-ministre démontre clairement son intention d’échapper à la justice haïtienne.

Désormais réfugié aux États-Unis, Me Fleurant pourrait entraver les démarches de la justice haïtienne visant à le poursuivre. Les questions se multiplient : les autorités haïtiennes solliciteront-elles Interpol pour son arrestation ? Une demande d’extradition sera-t-elle formulée ? L’affaire Aviol Fleurant, déjà marquée par des accusations graves de corruption, prend désormais une dimension internationale, mettant en lumière les défis auxquels fait face la justice haïtienne dans sa lutte contre l’impunité.

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