Monsieur Fritz Alphonse Jean,
Conseiller-Président
Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT)
Villa d’Accueil
Monsieur le Président du Conseil Présidentiel de Transition,
Si les querelles de chapelles qui handicapent le CPT n’ont été jusqu’ici que secrets de polichinelle, les faits exposés lors de votre entretien spécial avec quelques ténors vénérés de la presse, triés sur le volet, les a publiquement confirmées. Les derniers échanges de courrier, puérilement polémiques et vilement accusateurs, entre co-conseillers-présidents qui réciproquement se font la sourde oreille, ont permis de jauger, à sa juste mesure, le déficit de cohésion caractérisant de manière permanente cet organe depuis sa mise en branle et dont est marquée l’actuelle période de coordination.
Cette heure est triste et accablante, mais elle n’en est pas moins décisive.
Pouvez-vous croire, Monsieur le Président du CPT, qu’il soit encore temps de rechercher une harmonisation des voix entre conseillers-présidents, avec vos pairs? Cela évitera que, le peu de temps restant avant l’échéance du 7 février 2026, ne sonne le glas de votre passage, autrement sans succès. Il n’en résultera que le constat de l’échec cuisant de ces responsables politiques qui s’étaient auto-désignés pour remplir un rôle si honorable : sortir le pays de l’impasse de l’insécurité mortifère menant droit à l’apocalypse programmée, qui pourtant peut encore être écartée ?
Pourriez-vous, Monsieur le Président du CPT, tout orgueil enfoui, rester fidèle à la ligne de départ convenue de cette institution que vous présidez autour d’objectifs précis et réalisables afin de paver la voie à votre successeur qui pourra, les épines de la division écartées, et s’il a du caractère et du courage, travailler au redressement de la barque et amorcer la concorde, seule voie du sauvetage national?
Le peuple haïtien vous exhorte à comprendre sa situation innommable et à ressentir en votre âme et conscience la profondeur de sa souffrance. Il s’attend à ce que vous choisissiez de faire un dernier sursaut patriotique, géniteur de prouesses inattendues, pouvant atténuer son courroux.
Monsieur le Président du Conseil Présidentiel de Transition, la Nation entière vous sera reconnaissante d’avoir su mériter de sa miséricorde plutôt que de son indignation.
Patriotiquement,
Pour Renmen Ayiti
Jean Henry Céant