l’Assemblée des sénateurs exige du Premier Ministre le retrait de sa résolution

À travers une autre Résolution, 9 sénateurs des 10 restant, demandent à Ariel Henry, de surseoir à la mise en application de la décision du conseil des Ministres (CM) prise le 6 octobre en cours pour solliciter la présence immédiate d’une force armée étrangère en quantité suffisante dans le pays. Ils demandent aux acteurs politiques et économiques d’accorder le bénéfice de l’urgence, à ce qu’ils appellent, les discussions en cours, tout en demandant au locataire de la Primature de faire retrait de la mesure controversée de la hausse du prix du carburant à la pompe.

Ironie du sort, l’exécutif a décidé de faire appel à une force militaire étrangère en Haïti en vue de remettre les pendules à l’heure. Depuis, s’est déclenchée une bataille entre nationalistes et irritants. Entre des rêveurs qui pensent détenir toujours la clé pouvant solutionner la crise et ceux qui veulent coûte que coûte rester au pouvoir. Les points de vue sont partagés. Tous ceux qui ont d’une façon ou d’une autre contribué à fourrer le pays dans ce bourbier, hormis le Gouvernement, dénoncent la Résolution de l’exécutif. Ils se basent sur les interminables démagogies qu’ils peuvent arriver, sans une intervention militaire, à gérer. Ce qu’ils n’ont pas pu faire, il y a maintenant 36 ans. Au contraire, ils ont pourris la situation davantage ces 15 derniers mois sans se soucier des impacts de leurs actes.

En effet, le pays est complètement dysfonctionnel depuis maintenant un mois. La misère et la faim guettent toutes les familles. Les plus pauvres bien sûr. Le kidnapping et le banditisme battent leur plein dans le pays. Les groupes armés massacrent impunément la population. Ils ceinturent notamment la capitale. À Martissant, à Pernier, au Bel-air, à la Croix-des-Bouquets, à Cité-Soleil, entre autres, ils délogent les malheureux. Les acteurs politiques jubilent ces actions en faisant passer du temps dans des démagogies politiques à n’en point finir. L’exécutif, un acteur clé favorisant ce blocage, fait le nécessaire. Il appelle à l’aide. Un soulagement pour plus d’un. Un affront pour ces opposants politiques qui montent au créneau. Ils s’attendaient à siroter des années encore le galère populaire.

C’est en ce sens que le tiers du Sénat encore en fonction vient de communiquer sa propre Résolution. Dans ce document, les 9 sénateurs signataires demandent au Premier Ministre de surseoir à l’exécution de la Résolution du conseil des Ministres prise, le 6 octobre dernier. Ils lui recommandent aussi d’accorder un sursis à la mise en oeuvre des nouveaux prix du carburant à la pompe. Ils invitent en outre les acteurs politiques et économiques à accorder le bénéfice de l’urgence aux discussions en cours afin de dégager un consensus suffisant pour une sortie durable de crise. Ils déposent sur les épaules du protecteur des citoyens la responsabilité de requérir l’expertise des principales organisations qui travaillent dans le secteur des droits humains en vue d’obtenir dès maintenant des couloirs humanitaires qui garantissent la sortie du carburant dans les terminaux.

Les Sénateurs ont pris cette résolution par ce qu’ils jugent illégale la décision du Gouvernement et illégitime l’exécutif. Selon les sénateurs, cette résolution prise par le CM est en violation à la Constitution (document mis en veilleuse depuis plusieurs années et accepté par la majorité des acteurs politiques sur le terrain) et le PM se fait, du coup usurpateur des prérogatives revenant au Président de la République.