Il arrive parfois, dans l’histoire tourmentée d’un pays, qu’une personne décide de se tenir debout là où tant d’autres ont plié. Depuis sa nomination à la tête de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) en 2020, Me Hans Joseph incarne cette droiture rare, cette intégrité que le peuple haïtien attendait depuis trop longtemps. Aujourd’hui, il est l’un des très rares hauts fonctionnaires dont le nom inspire à la fois le respect, la crainte et surtout l’espoir.

Sous son leadership, l’ULCC est passée d’une institution silencieuse à une véritable lame de fond contre la corruption. Me Hans Joseph n’a pas transformé seulement une structure ; il a réveillé une conscience nationale. Il a prouvé, par les faits, que l’on peut servir l’État avec honneur, sans céder à la tentation de l’enrichissement illicite ni aux pressions des puissants.

Dès les premières enquêtes, il a envoyé un message fort : personne n’est intouchable. Youri Latortue, ancien président du Sénat, mis en cause pour des détournements de fonds. Réginald Boulos, figure incontournable de la bourgeoisie haïtienne, cité dans une affaire de prêts frauduleux de l’ONA. Une enquête sur des prêts de plus de 2 milliards de gourdes accordés par l’ONA, dont 65 millions de gourdes versées à l’étude notariale de l’ex PM Jean Henry Céant. L’ULCC a ordonné le gel temporaire de 260 millions de gourdes sur les comptes de plusieurs personnes liées à Real Business Investissement (RBI), dont Boulos est le PDG. Selon l’ULCC, ces fonds représentaient de l’argent public détourné. Malgré l’absence de travaux réalisés par RBI, l’argent a été débloqué et ensuite détourné. Reginald Boulos, pour sa défense, a invoqué les crises successives de 2018 à 2020 (PetroCaribe, « peyi lòk », COVID-19) pour justifier l’inexécution du projet. Une excuse jugée inacceptable par de nombreux citoyens, d’autant qu’un citoyen ordinaire aurait été arrêté ou vu ses biens saisis dans une telle situation. Malgré l’inaction de la justice dans ce dossier, la population a salué le courage du DG de l’ULCC, qui fait respecter la loi sans crainte. Des décisions courageuses qui auraient mis en péril la carrière de n’importe quel dirigeant… sauf celle d’un homme dont la boussole est la loi, et seulement la loi.

Mais Me Hans Joseph ne s’est pas arrêté là. Il a poursuivi des figures proches du pouvoir en place, sous Ariel Henry, sans égard pour leur influence. Il a mené des enquêtes sur Nenel Cassy, et a permis l’arrestation d’Edwine Tonton, protégée de la très influente Rose Mirla Petit-Frère, dans le scandale 5000 chêque de la Caisse d’Assistance Sociale.

Hans Joseph n’est pas là pour faire de la figuration depuis qu’il a pris les rênes de l’ULCC. L’institution enquête, publie ses rapports et transmet les dossiers à la justice, même si cette dernière tarde souvent à agir. Me Hans joue pleinement son rôle. Et c’est pour cela que les corrompus le craignent. Il a démontré que la justice, lorsqu’elle est entre les mains d’un homme intègre, ne fait pas de distinction entre riches et pauvres, puissants et anonymes.

Son impartialité est absolue. Même ses amis, ses proches, ou ses alliés publics ne sont pas épargnés. L’affaire Aviol Fleurant, son propre cousin, en est un exemple. Tout comme les dossiers impliquant Stéphane Vincent ou Jacques Lauture, malgré leurs liens amicaux avec lui. L’ULCC n’a jamais été un instrument de vengeance, mais un levier d’équité.

Il faut souligner un fait sans précédent en Haïti : aujourd’hui, des directeurs généraux et hauts cadres de l’État déclarent publiquement qu’ils refusent de commettre des actes de corruption… non par peur de la prison, mais par peur de voir leur nom dans un rapport de l’ULCC. C’est dire l’impact moral et symbolique de Me Hans Joseph dans la vie publique haïtienne.

Sterline Civil, directrice générale du FNE, l’a affirmé haut et fort : elle a perdu des alliés pour avoir refusé d’entrer dans la corruption, et elle l’assume fièrement. L’actuel DG de l’OAVCT a déclaré qu’il préfère rester intègre plutôt que finir comme Stéphane Vincent. Ce sont là des victoires silencieuses, mais profondes : la peur a changé de camp. Les mentalités commencent à changer.

Me Hans Joseph incarne une idée : qu’en Haïti, la bonne gouvernance est encore possible. Il rappelle à chaque citoyen que l’État peut, doit et saura fonctionner au service du peuple, si les hommes et femmes à sa tête ont le courage de rester debout.

Dans un pays souvent trahi par ses élites, Hans Joseph est une rare lueur de probité. Et tant qu’il sera à la tête de l’ULCC, les corrompus n’auront plus la tranquillité. Ils devront regarder derrière eux, non par peur d’un règlement de comptes, mais par crainte d’une vérité publique implacable.

La peur de l’ULCC, ce n’est pas la peur de l’injustice. C’est la peur de la justice. Et si cette peur empêche un responsable de détourner l’argent des contribuables, alors c’est une peur qui sauve. Que l’exemple de Me Hans Joseph inspire, que sa rigueur se propage, et que son combat continue. Car un pays se reconstruit d’abord avec la force morale de ses meilleurs fils.