Haïti sous la menace du GAFI

Les dirigeants haïtiens ont jusqu’au mois d’août 2023 pour mettre en application les principales recommandations du GAFI. Le cas échéant, Haïti sera expulsée du système financier international. Une décision qui aura certainement des retombées négatives pour le pays prévient le Docteur Eddy LABOSSIÈRE.

Haïti dans le viseur du Groupe d’Action Financière des Caraibes (GAFI). Menacée d’expulsion du système financier international, le pays a jusqu’au mois d’août 2023 pour émettre des signes de changement dans son système bancaire notamment dans la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et contre le financement de la prolifération d’armes.

“Les conséquences d’une telle décision sera fatale non seulement pour le système bancaire haïtien, mais aussi pour l’économie haïtienne déjà exsangue”, a prévenu l’économiste Eddy LABOSSIERE dans un article publié ce jeudi 25 août 2022 à travers lequel il a pointé du doigt le gouverneur de la Banque Centrale Jean Badin DUBOIS, se référant à la loi du 20 juillet 2012.

”Le principal responsable de cette faillite est bien la BRH car, son rôle dans ces domaines est clairement défini dans la loi du 20 Juillet 2012. Cette loi portant sur les banques et les institutions financières donne à la BRH les prévisions légales pour contrôler la traçabilité de chaque gourde ou devise injectée ou éjectée dans le système, ce que la BRH a négligé de bien faire ” a expliqué le Dr en économie.

Haïti sera sanctionnée parce que le Gouverneur de la Banque centrale n’a pas fait son travail. Le professionnel de l’économie a avancé deux parmi les raisons principales pour étayer ses propos. “Premièrement, le numéro un de la Banque a laissé se développer un système infomel dont aujourd’hui il perd tout contrôle et ensuite son service de supervision bancaire n’a le courage et la volonté de bien faire son travail de contrôle”.

Dénonçant l’attitude du titulaire de la Banque centrale lors de sa dernière conférence de presse, Eddy LABOSSIERE l’invite à la démission pour sauver ce qui peut encore être sauvé. Avec sa présence, la barque du système monétaire haitien prend de l’eau. Il ne veut rien faire pour tout au moins colmater les brèches.