Décès de Marie Jude Gilbert Dragon : la société civile haïtienne préoccupée

Deux des organismes des droits humains en Haïti s’expriment autour de cette affaire. Le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dénonce la négligence de l’État. Parallèlement la Fondation Je Klere (FJKL) exige l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de la mort de l’ex commissaire de police.

Les organismes des droits de l’homme ne rejettent pas les thèses évoquées par la clameur publique dans le cadre de cette affaire. Le RNDDH est lui aussi sceptique. Cependant, au lieu de parler d’une mort montée de toute pièce, Marie Rosie Ducénat Auguste préfère fustiger les autorités établies qui n’ont pas pris les mesures appropriées pour soigner à temps le commissaire annoncé jusqu’ici mort.

Revenant sur les faits, elle émet des réserves quant à ce décès rappelant que M. Dragon est un suspect important dans le cadre du dossier relatif à l’assassinat du président Jovenel Moïse. ” Marie Jude Gilbert Dragon a été placé en détention préventive prolongée le premier aout 2021. Ressentant des complications liées au Covid-19, la cellule sanitaire n’a informé le chef du parquet de son cas que le 15 novembre pour ensuite succombé deux jours après. Ils n’ont pas agit à temps. Il faut le rappeler que le concerné a parlé plus de 76 fois avec Joseph Félix Badio entre mai à la date de l’assassinat. Il avait un contact étroit avec le policier, Rony Grégoire, attaché à la résidence du couple presidentiel qui lui informait des fins et gestes du président”, a précisé, la responsable de projet du RNDDH.

La FJKL exige une enquête

La FJKL de son coté va plus loin. Elle exige l’ouverture d’une enquête incessammement. Dans une correspondance adressée au ministre de la justice a.i, Liszt Quitel, l’organisme des droits humains lui rappelle ce que dit la loi concernant ces cas. En cas de meurtre d’un prisonnier ou sa disparition, il est fait obligation aux autorités concernées de diligenter une enquête, a préciser Marie Yoléne Gilles. Elle en a aussi profité pour informer de sa visite aux autres habitants de la cellule du concerné en compagnie d’une équipe médicale du MSPP afin de leur administrer le test covid-19.

Notons dans la foulée que la veuve de Jovenel Moïse, via ses avocats, a exigé l’ordonnance de l’autopsie du cadavre du décédé.