Circuler à Port-au-Prince, un véritable chemin de croix

Circuler dans les rues de la capitale de nos jours représente un véritable casse-tête chinois pour les usagers. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation délicate qui, pourtant, saute aux yeux aveuglés de nos soi-disant responsables notamment ceux de la circulation qui semblent s’occuper uniquement des contraventions.

La ville de Port-au-Prince n’est plus ce qu’elle était autrefois. Elle a perdu graduellement son charme. Elle est aujourd’hui un véritable enfer, une poubelle à ciel ouvert et surtout le bastion des gangs armés qui se sont fédérés sans gêne et crainte sous les yeux passifs et complices du régime en place.

Jadis, la capitale haïtienne a été classée en tête de liste parmi les belles villes de la Caraïbes et de l’Amérique. Il faisait beau. Il y avait, entre autres, des infrastructures routières et la circulation était fluide. Au fil des ans, la ville est tombée en décrépitude poussée.

À l’heure actuelle, la capitale haïtienne est confrontée à toute sorte de problème : absence en eau potable, le dilemme de l’insécurité, l’insalubrité excessive des lieux publics, la dégradation de l’environnement et surtout le problème de la circulation qui représente un véritable problème pour les usagers, notamment pour les chauffeurs publics et privés. C’est de la mer à boire.

Dans les heures de pointe, circuler à Port-au-Prince n’est pas une chose facile. C’est un véritable chemin de croix. Des embouteillages monstres nés de la disparition des feux de signalisation dans presque toute la ville, la profusion des zones chaudes (Sans fil, La Saline, Bel-Air, Croix-des-Bossales, Bas-Delmas, Carrefour aviation, etc) l’occupation des trottoirs à des fins personnelles (garages, commerce informel, Car wash etc) sont en grande partie responsable, toutefois, ils ne sont pas les seuls.

L’État lamentable des rues, les tas d’immondices émaillant les rues et les trottoirs… Le comportement dérangeant des chauffeurs des véhicules disposant des sirènes et des gyrophares sont également pointés du doigt car, ils se sont vus comme de véritables agents de désordre, des hors la loi. Ils ne respectent ni les feux rouges, ni les panneaux d’indication de circulation à sens unique. Ils vont comme le vent, sous les yeux passifs des agents de circulation, qui surveillent de manière très intéressée les chauffeurs de taxis et de Tap Tap .

Le comportement laxisme des agents de circulation

Dans les émissions de radio, les gens lancent très souvent des cris d’alarme, tout en dénonçant l’utilisation abusive des sirènes et le comportement laxiste des policiers de la circulation. Aux côtés de l’absence des panneaux de signalisation et les feux de circulation qui disparaissent totalement dans la capitale, la partialité des policiers de la circulation a provoqué la colère.

À cela s’ajoute l’état lamentable des rues trouées et ratineuses. Sans oublier l’odeur d’ocre que dégagent les déchets qui traînent dans les rues notamment au centre-ville.

Certaines personnes imputent ce genre d’embarras de circulation désagréable aux véhicules de transport généralement mal entretenus qui sont tombés en panne par ci par là ainsi que le non-respect des normes établies. Les personnes occupant les trottoirs et une bonne partie des rues à des fins privées (commerce, garage, car wash, ect.) compliquent davantage cette situation déjà insoutenable. Outre cela, les véhicules munis de plaques officielles ne cessent d’aggraver la situation.

Tout le monde parle de ces derniers, sans nul doute, les sirènes, et le comportement laxiste des policiers de la circulation dérangent non seulement les chauffeurs dans la majorité des cas sous l’effet de la frustration, mais aussi les personnes qui se trouvent aux alentours.

Bref, étant donné que ce problème ne date pas d’hier, on se demande, où sont passés les agents de la circulation? Et quelles sont leurs véritables attributions? Faut-il remettre en question le travail de ces agents? Sont-ils déjà conditionnés dans le désordre.

Circuler à Port-au-Prince, pour l’heure, représente, selon plus d’un, un sérieux dilemme qui mérite une étude et un plan d’action spécifiques afin d’éviter le pire!