7 février 2025: le pays fait le constat alarmant que le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement de facto dirigé par Didier Fils-Aimé, qui se dégradent par tous les vices et trafics illicites en tout genre, sont obsolètes. Le dernier rapport des Nations unies sur la gouvernance d’Haïti et les nombreux cas de corruption dans lesquels sont impliqués ces hommes placés au sommet de la hiérarchie gouvernante du pays en disent long.
Ces dirigeants, issus de différents groupes mafieux du pays, à l’origine de la création des groupes criminels ou en collusion avec eux, ont capturé l’État haïtien depuis l’exécution du
président Jovenel Moïse, privant ainsi la nation de sa souveraineté, dont elle est le dépositaire
exclusif. Ils doivent être mis hors-jeu, après trois décennies de gouvernance calamiteuse ayant conduit notre pays à une déchéance totale. La question qui se pose à chacun est la suivante : faut-il attendre le 7 février 2026, date à laquelle un nouveau chef d’État devrait être désigné par le peuple, pour constater qu’aucune action crédible n’a été entreprise pour rendre possible cet événement démocratique ? La transition politique circulaire et indéfinie est une manière de piller la république en toute impunité. Elle sert de refuge aux politiciens haïtiens incompétents, paresseux, qui cherchent à s’assurer une retraite douce par l’utilisation des caisses publiques.
Cette classe politique, déconnectée de la population, si rien n’est fait, aura passé cinq ans au pouvoir, soit la durée d’un mandat présidentiel. C’est plus qu’un scandale ! Ces prédateurs assoiffés de sang et d’argent facile doivent être poursuivis pour les graves préjudices qu’ils ont causés à tout un peuple.
En votant la Constitution de 1987, Haïti a adhéré aux principes de la démocratie libérale (qui exclut l’exercice du pouvoir en dehors du suffrage populaire), de la bonne gouvernance (qui exige le contrôle, la transparence et la reddition de comptes), de l’État de droit (la soumission des autorités au droit et à la loi, au même titre que le citoyen ordinaire) et des droits fondamentaux (notamment les droits politiques, dont l’exercice est essentiel pour permettre au peuple de choisir ceux qui doivent le gouverner).
Cette constitution, la plus moderne de notre histoire, a été dévalorisée par des élites corrompues qui ne respectent pas la loi et qui ont finalement, sous l’influence des élites globalistes, décidé de sa suppression. Cela ne passera pas. La résistance que le peuple haïtien opposera aux élites de l’État profond criminel sera terrible. L’opposition citoyenne est en train de s’organiser partout. Les élites criminelles de l’État profond en Haïti seront vaincues.
En effet, le travail élaboré et rendu public par le groupe de travail sur la réforme constitutionnelle, dans lequel il dresse un véritable réquisitoire contre la Constitution de 1987, constitue un véritable gâchis tant sur le plan politique qu’intellectuel. En quoi la constitution est-elle responsable de la mauvaise gestion du pays ? Le travail
produit sous influence étrangère, comme cela a été le cas en 1918, révèle une chose : les élites qui nous ont gouvernés durant ces trois décennies ne connaissent pas la Constitution de 1987. Non seulement elles ne l’ont jamais lue, mais celles qui l’ont lue ne l’ont pas comprise. Comme le disait Spinoza : « Comment changer une réalité qu’on ne comprend pas ? »
De l’état effondré à un État mafieux
Au-delà de l’incompréhension du texte fondateur de 1987 par les élites, c’est le problème de leur formation qui se pose. Le professeur Leslie Manigat, après les observations de Jean Price-Mars dans La vocation de l’élite, arrive à la conclusion qu’il faut mettre les élites haïtiennes à l’école de la démocratie et, plus généralement, à l’école tout court. Il a été traité d’arrogant, mais la formation des élites chargées de gouverner notre pays est une question sérieuse.
Ce manquement constaté dans la formation des élites, je le vois se refléter dans notre système juridique, devenu chaque jour plus incohérent en raison de transpositions excessives de normes étrangères dans notre droit national, sans tenir compte de nos réalités culturelles. La dimension culturelle ne doit pas être ignorée dans la construction du savoir scientifique, et plus particulièrement dans le domaine du droit, une discipline très complexe. Le document laissé par le gouvernement de Jovenel Moïse, qui a servi de référence pour le groupe de travail institué par le Conseil ptésidentiel de transition, recense au moins treize constitutions issues de divers pays à travers le monde. Il s’agit là d’un véritable bricolage constitutionnel qui brouille totalement la cohérence de notre système juridique national. Nous copions trop !
Nous nous déprécions au profit des autres. Soyons nous-mêmes autant que possible, a déclaré le Dr Price-Mars.
Le droit est local, tout le reste est suspect, écrivait le Dr Josué Pierre-Louis dans sa thèse de doctorat. Soyons donc sérieux ! Il n’existe pas de constitution miracle. Aucune œuvre humaine n’est parfaite, et la Constitution de
1987 ne fait pas exception à cette règle. En 2011, un amendement constitutionnel a été adopté, mais il n’a pas permis de corriger le texte originel ni de faire progresser le droit haïtien. Nous avons seulement importé certaines institutions françaises et des dispositions de la législation française
concernant la magistrature, rabaissant ainsi le pouvoir judiciaire haïtien au rang d’autorité, à l’instar de ce qui se passe en France. Cela va bien au-delà de la honte ; c’est la manifestation de la médiocrité suprême des élites locales à travers cette tentative de supprimer la Constitution de 1987 pour imposer définitivement une mafia d’État à la tête des affaires publiques. Le droit est ainsi mis au service d’une économie criminelle et mafieuse, entraînant la perversion du pays. Le respect d’une constitution ne dépend pas seulement de sa valeur intrinsèque, mais aussi de la volonté des dirigeants et des citoyens de la respecter. Le problème réside dans ces élites sauvages, incapables de fonctionner autrement que dans le chaos et dans l’incapacité de se reconvertir, qui ne veulent ni n’aiment la loi.
Le Conseil présidentiel de transition n’est rien d’autre qu’une alliance entre l’oligarchie financière et les secteurs politiques les plus détestables d’Haïti, visant à capter de manière totale les ressources du pays. Sous l’égide de puissances tutrices, cette grande alliance mafieuse a pris le contrôle de l’État haïtien. Ainsi, nous passons d’un État effondré à un État mafieux. Ce glissement vers une chute inéluctable d’Haïti, dans un contexte géopolitique mouvant et incertain, soulève la question de l’indépendance du pays, qui pourrait bien être remise en cause. Il est donc crucial de remettre en question la stratégie de la communauté internationale, qui semble favoriser les individus les plus corrompus, les plus toxiques et les plus détestables à la tête de la gouvernance haïtienne. Que
cache cette politique de domination brutale sur le peuple haïtien ?
Ce n’est pas une fatalité que notre pays soit toujours dirigé par des médiocres et des corrompus. Il existe, au sein de notre société, des individus civiquement et intellectuellement compétents, capables d’ouvrir à Haïti une voie
d’espérance. C’est une vérité incontestable ! Nous faisons partie de la génération dans laquelle la nation et ses citoyens doivent investir leur espoir et leur énergie. Les suffisances et les arrogances, ainsi que les ayants droit sans bilan et sans projet, ne doivent plus être tolérés. Ils n’ont été que cela, et rien d’autre. Nous pouvons triompher. C’est ce que je dis à la majorité face à la minorité criminelle et illégitime qui gouverne notre pays, incapable de .se soumettre au suffrage universel et de respecter les conséquences des actions des citoyens
civiquement et intellectuellement responsables.
Nous allons gagner, car dans une bataille, la clé réside dans l’identification de l’adversaire.
Ceux qui, au sein du Conseil présidentiel et du gouvernement de facto dirigé par Didier Fils-
Aimé, se sont unis, sont désormais démasqués et clairement identifiés. Cette coalition
gouvernementale, qui plonge Haïti chaque jour davantage dans la déchéance, incarne l’adversaire de la nation. Chacun doit choisir son camp. La bataille pour la libération d’Haïti
est désormais engagée. Je le répète : la neutralité est une démagogie intellectuelle et politique.
Enfin, je tiens à exprimer tout mon soutien à l’historien Michel Soukar, dont la vie est
menacée par les élites déchues et dégénérées de notre patrie, en raison de ses prises de
position courageuses sur les affaires de son pays. Cet homme d’exception, cet immense
intellectuel, doit voir dans la rédemption prochaine de notre société une raison renouvelée de croire et de vivre, comme moi-même.
Me Sonet Saint-Louis, av
Professeur de droit constitutionnel et de méthodologie de la recherche juridique á la Faculté de droit et des sciences économiques de l’université d’État d’Haiti
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