Ariel Henry minimise les mobilisations populaires, accuse l’opposition et s’accroche au pouvoir

La tension montait d’un cran dans plusieurs régions du pays depuis quelques jours. Scènes de violence, pillages, manifestations, menaces de toutes sortes, sont parmi les événements qui font l’actualité ces derniers jours. En vue d’apaiser les ardeurs, le Premier Ministre de facto, Ariel Henry s’est adressé à la nation dans la nuit du 7 au 8 février 2024. Dans son allocution le locataire de la Primature a minimisé le mouvement de l’opposition tout en continuant d’appeler à un dialogue entre les acteurs.

Rien a changé dans cet énième discours qui vise, entre autres, à rassurer la population qui crache sa colère sur le macadam. En effet, le Chef du Gouvernement de fait, n’a réussi, en référence aux réactions que suscitent son intervention, que d’attiser la colère populaire. Il a pris pour cible ceux qui protestent dans la rue et se dédouane de toutes responsabilités.

Lors de son intervention, le docteur Henry a rappelé à toute la population que l’entente et le dialogue sont les seuls moyens pouvant accoucher cette solution tant souhaité. Le PM qui n’a jamais raté l’occasion de faire basculer toutes les tentatives de discussion avec ses opposants précise, qu’il ne fait que tendre la main à ceux qui ne sont pas partisans du pouvoir depuis qu’il a accepté à la tête du pays en juillet 2021. Ariel Henry promet de continuer à discuter avec tout le monde dans le but de trouver une solution à la crise.

M. Henry soutient qu’il est partisan de l’inclusion politique. Toutefois, il n’a pas arrivé à dissimuler son intention d’exclure ceux, disent-ils qui promottent la violence et/ ou qui convoitent le pouvoir par d’autres moyens que des élections. Le neurochirurgien qui n’a pas fait cas des deux accords qu’il a signé avec des partis et des organisations pour la gouvernance de la transition (accord qu’il a lui-même saboté) appelle la population au calme.

Celui qui dirige le pays 31 mois durant sans bilan n’a pas manqué de rappeler à tous l’objectif de la transition. Selon le docteur, sa principale mission c’est de créer les conditions favorables à l’organisation des élections. Il le dit à qui veut l’entendre qu’une transition ne peut être remplacée par un Gouvernement intérimaire. Il a surtout conseillé à ceux qui revendiquent sa démission de ne pas se tromper d’adversaire. Car, à bien suivre son intervention, l’adversaire du peuple n’est pas le Gouvernement ni la Police. Il précise à l’attention du peuple que ceux qui prennent la voie de la violence pour accéder au pouvoir ne sont pas dans son intérêt.

Ignorant les brutalités policières dans les rues et, se confortant dans sa radicalité, le PM rappelle à tous que la population a besoin de la paix, de la sécurité, de circuler librement, etc. Celui qui n’a jamais rien faire pour tenter de soulager la population de la terreur des gangs, qui n’a jamais sympathisé aux douleurs du peuple provoquées par les gangs armés, souligne avec désinvolture qu’une fois que le problème de l’insécurité commence à être adressé, il pensera à initier le processus électoral.

Le très décrié Premier Ministre a surtout rassuré son auditoire que la mission d’appui de l’ONU arrivera sous peu en Haïti. En attendant, il déclare en train de renforcer la capacité d’intervention des forces militaires légales du pays. Il se vante d’avoir fait saigner de toutes les pierres pour donner aux forces publiques haïtiennes tous les moyens et équipements nécessaires pour faire face au grand banditisme. Le docteur, au final a salué la maturité du peuple Haïtien qui ne succombe pas, selon lui, aux charmes des politiciens tout en exprimant son appréciation pour le professionnalisme des agents des forces de l’ordre, leur sang-froid et leur courage.