L’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) a dénoncé les attaques perpétrées contre des professionnelles de la presse lors des dernières mobilisations populaires et a déclaré qu’un train de répression est désormais lancé, déplorant par ailleurs le comportement des agents des forces de l’ordre qui ont pris le malin plaisir de maitriser citoyens.
Les membres de l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) disent constater avec inquiétude une situation de délitement de la démocratie construite patiemment par le peuple haïtien à coup de sacrifices pendant de nombreuses années.
Se référant au comportement de la Police nationale d’Haïti (PNH) lors des dernières mobilisations organisées par l’opposition plurielle pour exiger le respect de la constitution de mars 1987 amendée, l’ANMH a déclaré dans une note publiée le lundi 25 janvier 2021 dument signée par les membres du Conseil d’administration qu’un train de répression est lancé dans la société.
« Les signaux sont clairs, un train de répression est lancé et désormais, c’est sans aucun discernement que la police tire sur les citoyens sans aucune considération pour leur statut », lit-on dans une note dont le journal a pris connaissance , soulignant par ailleurs qu’au cours des dernières manifestations, le journaliste Réginald Rémy de Radio Caraïbes, clairement identifié a reçu trois balles d’une patrouille de police alors qu’il exerçait sa profession en accord avec les garanties constitutionnelles quant à la liberté de la presse et la liberté d’expression. D’autres reporters, Destiné Alvarez de ALTV, Reynald Petit-Frère de Signal FM ont été l’objet d’agression dans l’exercice de leur fonction.
Par conséquent, l ‘ANMH dénonce ces attaques caractérisées contre la presse et exige que la police et les autorités gouvernementales respectent la liberté de la presse d’informer et d’exercer ses prérogatives en toute sécurité et en toute liberté, sans préjudice des poursuites que les victimes et les médias doivent entreprendre contre les prédateurs de la liberté
Par ailleurs, l’ANMH se dit très préoccupée par le climat de confrontation en cours et croit que le fondement de la loi réside dans le principe de l’égalité des citoyens comme le prescrit la Constitution haïtienne en son article 18 et la Déclaration Universelle des droits de l’Homme. Aucun citoyen, aucun membre des trois pouvoirs de l’État ne bénéficie d’un régime d’exception, le plaçant en cela, au-dessus de la loi.