Taux d’enlèvements sans précédent : les secteurs concernés tirent la sonnette d’alarme

Le secteur religieux et celui de la médecine ne sont pas de tout repos ces derniers temps en Haïti. Ainsi, en l’espace de 24 heures, au moins 12 personnes sont enlevées à Port-au-Prince dont 10 croyants catholiques, un franc-maçon et un medecin. Rougi de colère, le secteur médical annonce la couleur tandis que la franc-maçonnerie et l’église catholique misent encore sur la prière.

On assiste depuis le 11 avril dernier à une guerre de notes de positionnement. Le Grand Orient d’Haïti de 1824 appelle à serrer les maillons en vue de la libération du passé sérénissime Grand Maitre de l’ordre, Yves Benoit Jean-Marie. Cet ordre mystique qui n’a jamais levé le petit doigt remet la cause entre les mains du grand architèque en appellant les frères rangés sur les colonnes à la prière.

Ceci n’est pas différent non plus pour les croyants catholiques. L’archevêché de Port-au-Prince s’est contenté de constater que les actions des bandes armées prennent une proportion sans précédent. Les évêques se disent idigner devant les tournures des évènements ces derniers temps. Même son de cloche du coté de la conférence des religieux haitiens (CRH) qui condamne le fait et prie pour que les missionnaires reviennent sains et saufs.

Seul le secteur médical, peut-être, trop meurtri de cette situation, prend une position plus ferme. Ne serait-ce pour une journée, et la situation reprendra son court comme à l’accoutumée. Au moins cinq notes du secteur médical annonce un arrêt de travail pour le lundi 12 avril 2021. Par cette mesure, le bureau central des hopitaux de l’OFATMA, le service ambulancier médical, l’hopital Bernard Mevs, l’Hopital Sainte Trinité et la societe haitienne d’orthopédie et de traumatologie entendent protester contre cette machine du kidnapping qui déborde la voie routière sans conducteur à bord.

Bien que le directeur général de l’OFATMA infirme la note du bureau central des hopitaux de l’OFATMA, il n’écarte pas la possibilité pour le personnel syndical de protester contre cet acte crapuleux. La note a précisé que seuls les services d’urgence et de dialyse fonctionneront jusqu’à nouvel ordre. Le SAM a décidé de fermer ses portes pour ce lundi pour dénoncer un enlèvement de trop.

S’en suivent, l’hopital Bernard Mevs et l’hopital Sainte Trinité annonçant la ferneture ce 12 avril de leurs cliniques externes. Quant à la Société haïtienne d’orthopédie et de traumatologie, elle lance le soupir du ç’en est trop invitant dans la foulée les dirigeants haïtiens à assumer leurs responsabilités.