L’assassinat du Président Jovenel Moïse met en lumière de façon dramatique l’appétit démesuré des hommes et des femmes pour le contrôle de l’exécutif et du pays. Il est à rappeler que selon l’arrêté pris par le président Jovenel Moïse le mandat de Monsieur Claude Joseph comme premier ministre allait prendre fin demain, le 12 juillet, car il a été nommé pour un mois. C’est entre-temps que le président Moïse avait choisi le Dr Ariel Henry comme nouveau premier ministre avec responsabilité d’organiser un gouvernement de consensus. Cependant Monsieur Henri ne peut pas accéder à ses fonctions de premier ministre parce qu’il n’a pas été investi au niveau de la gouvernance du pays.
La marche forcée du reste du Sénat de la république en vue d’imposer Monsieur Joseph LAMBERT comme président provisoire traduit également une volonté de travestir les institutions et d’accaparer les rênes du pays revient à reprendre les mêmes pratiques dénoncées par Monsieur Moïse lorsqu’il était aux commandes de l’État.
Le principe même de la légitimité commande de ne pas entraver l’avenir du pays en ouvrant la voie à des personnes non éprouvées par le principe d’autodétermination du peuple Haïtien. Il convient donc de placer le pays dans le cadre de l’exception. Des élections doivent être organisées pour pourvoir les fonctions d’élus librement désignés.
Il faut une personnalité neutre, crédible, expérimentée et d’envergure internationale capable de ramener la confiance et l’autorité à l’exécutif Haïtien. Cette personnalité pourra donner la garantie de sa neutralité à tous les acteurs politiques et ceux de la société civile afin d’établir un climat propice à l’organisation des élections générales dans un délai prudent et raisonnable.
La lutte pour la prise du pouvoir tant de Lambert, d’Ariel et pour la conservation du pouvoir de Joseph est logique et exprime leur ambition politique. Mais à un moment où un chef de l’État a été torturé et crapuleusement assassiné, chacun doit faire preuve de retenue, de réserve et de dignité pour attendre que des compétitions électorales aient lieu afin d’espérer exercer une fonction politique. C’est rendre justice à la démocratie et au peuple haïtien.