Postes de payage: la juteuse activité des gangs dénoncée par le MUTH

Le coordonateur du Mouvement Unifié des Transporteurs Haïtiens (MUTH), Duclos Benissoit, n’a pas caché son indignation vis-à-vis du laxisme de l’État face à l’hégémonie des gangs dans le pays. Il présente un mini bilan des pertes enrégistrées par les chauffeurs et la population (mais aussi de la mane des gangs) sur une année civile à cause des postes de payage instaurées par les groupes armés à travers le pays.

Duclos Benissoit s’insurge contre les autorités qui accordent libre court aux gangs armés pour terroriser la population. Il critique le fait que les civils armés changent de plan en toute impunité passant des assassinats en série, des viols, des kidnappings, des incendies à une sorte de rançon établie à travers les postes de payage.

Le syndicaliste rappelle que seulement sur la nationale numéro 8, au moins sept chauffeurs ont été tués et 16 autres sont blessés par balles durant leurs activités dans cette zone. M. Bénissoit ajoute que ces groupes armés percoivent pour une année environ 135 millions de gourdes à partir des taxes imposées au chauffeurs. Pour avancer ce chiffre, le syndicaliste dit considerer quinze vehicules “Zoreken” sur 60 assurant le transport vers thiote. Pour chaque voyage, ils sont obligés de payer cinq milles gourdes. Il considère aussi dix camions sur plus d’une cinquantaine fréquentant la zone qui sont obligés de payer pour un voyage 30 milles gourdes. En faisant le cumul pour seulement ces 25 véhicules representant presque moins d’un quart de ces deux catégories, ce montant colossal montre déjà l’ampleur de la situation. Ce calcul, précise-t-il, ne tient compte que d’un seul voyage alors qu’ils peuvent réaliser plusieurs voyages par jours.

En faisant le même exercice pour la nationale numéro deux en considérant 25 véhicules voyageant vers le Grand Sud avec 30 milles gourdes par voyage, le montant annuel fait 540 millions de gourdes versées aux gangs. Considérant les véhicules de transport qui sont en moyenne 150. Sur un échantillon de 40 taxés à 7500 gourdes, le montant annuel accuse 108 millions de gourdes. En ce qui a trait au minibus chargés de 5000 gourdes, la cotisation annuelle est de 54 millions de gourdes pour un échantillon de 30 minibus.

Fort de cette situation, le syndicaliste se dit révolter et invite la population à s’assumer car, déplore-t-il, il est inacceptable pour que cela existe dans un pays où des gens se font appeler des dirigeants. M. Bénissoit toute fois fait abstraction du tronçon de Canaan qui n’est plus fréquentable. Il rappelle que les minibus étaient taxé de 30 milles gourdes avant d’abandonner ce circuit.