Ces dernières semaines, le pays a connu dans sa quasi-totalité un pullulement d’acte de banditisme, d’insécurité et de kidnapping. Tout le monde est inquiet. Les appels et les cris de détresse d’une population assoiffée d’une politique de sécurité publique viennent de tous bords.
Les appels viennent de partout certes, mais les oreilles des officiels semblent boucher, car les mesures pouvant inverser cette situation tardent encore à être prises au plus haut niveau de l’Etat. Personne ne sait trop pourquoi. Entre-temps, les malfrats continuent de commettre leurs forfaits dans la plus grande quiétude d’esprit.
Accusé, à tort ou à raison, d’être le bastion des gangs armés, des kidnappeurs et des bandits, plusieurs entités de la Police nationale d’Haïti (PNH) ont mené diverses opérations dans le Village de Dieu et y sont restées pendant de longues heures dans l’unique idée de déloger les bandes armées afin de donner le pays une nouvelle souffre sur le plan sécuritaire, particulièrement pour la Noël et les fêtes de fin d’année, période très mouvementée.
Plus d’une semaine après cette opération qui a occasionné une pétarade de détonation d’arme automatique dans la zone, la Police nationale reste toujours muette. Aucun bilan n’a été jusque-là communiqué. Pis, les actes d’insécurité, de banditisme et de kidnapping n’ont pas diminués. Au contraire, plusieurs personnes ont été enlevées ou assassinées dans l’intervalle. Ces informations ont suscité l’émoi dans le camp de la population et des croustillantes questions eu égard au déroulement de cette opération.
Combien de bandits qui ont été tués ou arrêtés après une semaine d’opération intense ? Pourquoi ce silence pesant de la part des autorités policières ? Les hypothèses sont-elles biaisées ? Ce silence traduit-il leur échec ? L’opération de Village de Dieu est-elle construite sur un socle de fausses vérités ? S’agit-il d’une opération pour la consommation de l’opinion publique, point fort du pouvoir en place ou du moins une opération de séduction ? Y-a-t-il anguille sous roche ? Enfin, est-ce un joli coup de bluff ?
Toutes ces troupes ont été mobilisées par la PNH pour quel résultat alors ? Existe-il une dent contre le Village de Dieu notamment après l’enlèvement de la femme du commandant en chef de l’Unité de sécurité générale du Palais national, Dimitri Hérard ?
À quand le débarquement des forces de l’ordre dans d’ autres endroits réputés zone de non-droit du pays puisque le Village de Dieu n’est pas le seul et unique endroit à avoir l’étiquette de repère des bandits ?
On a vu rouge.
Le peuple joue et jouera encore pendant longtemps sa survie. La sécurité du peuple semble reléguer au second plan des priorités du régime. Ce qui est certain, aucun projet de développement durable ne saurait faire fi de la sécurité, un élément incontournable. Cessez de leurrer.
