On pleure encore la mort de notre Netty

Netty la vie sans toi est révoltante, penser à toi est boulversant. On a cette volonté de t’envoyer des lumières là où tu es mais nos mains tremblent, elles tremblent car nous sommes angoissés, anxieux, on entend encore ta voix, on te voit, on ressent encore ton amour, ta générosité. Tu as aimé comme le soleil qui brille sans rien attendre en retour ! On ressent ton charisme, tu n’as fait que du bien autour de toi et tu as reçu cette grande méchanceté qui t’a ôté parmi nous.

 

Ma belle, j’ai allumé des bougies blanches pour toi au lendemain de ton départ et j’ai sangloté. J’ai pleuré de toutes mes larmes parce que je ne devrais pas allumer des bougies quand tout est fini, ces bougies devraient être allumées pour te donner force dans tes épreuves et on allait fêter ensemble la victoire. Netty, on va t’imortaliser, ta famille veut te faire continuer à vivre dans cette communauté où tu as ton origine, Chantal, je sais que ça va t’apporter beaucoup de joies là où tu es.

Ma belle, après ton départ et celui de Diego, et tant d’autres jeunes assassinés ce 29 juin, on a continué pour la plus belle, je ne peux même pas compter la quantité, j’attends encore un rapport d’une Organisation qui dit oeuvrer dans la défense des droits humains. On a toujours les informations, ce sont les dispositions qui en manquent comme tu le savais. 7 jours après toi ce fut le tour de l’ancien président Jovenel Moïse qui n’était pas épargné de l’insécurité grandissante, on a connu l’assassinat du médecin Mackindy Guerrier, le professeur Patrice Derenoncourt, de plusieurs étudiants, des professionnels.

On pleure ta mort et on assiste à une déshumanisation au sein de notre société, on aurait beaucoup plus de courage à lutter si les assassins ne t’avaient pas ôté la vie mais aussi il faut te dire qu’après ton départ les mobilisations de foule ne sont plus comme avant et on enregistre de pertes en vies humaines lors de ces manifs. Lors d’un mouvement de protestation des ouvriers réclamant un salaire minimum de 1500 gourdes, un journaliste a été tué dans l’exercice même de son travail, hier un militant a été tué par balles lors d’une mobilisation pro-Lavalas.

Que faire ma Netty ? On va commémorer l’anniversaire de ton assassinat, t’immortaliser, mais on veut connaître des jours meilleurs, moi quand j’aurai à parler de toi à mes enfants je veux le faire dans une autre Haïti. Je veux le faire en Haïti, le pays de nos Ancêtres.

 

 

Came Stefada Poulard, l’amie de toutes les  générations
Journaliste, militante écologiste