La zone de Mariani est devenue le tout dernier territoire perdu du pays depuis le 1er novembre 2023. Des individus armés présentés comme des enfants du quartier, anciennement pourchassés, ont pris d’assaut cette localité qui se situe à l’entrée sud de la capitale. Prise de terreur, la population continue de fuir la zone en vue de sauver leur peau.
Les gangs de la troisième circonscription de Port-au-Prince continuent d’étendre leur tentacule sur les provinces. Après Martissant et Fontamara, c’est le tour de Mariani de tomber sous le contrôle de ces groupes armés. Ce, depuis la nuit du 30 octobre dernier. Selon les habitants de Mariani, les bandits qui exhibent leurs armes à longueur de journée dans cette zone sont des enfants de la localité qui avaient été chassés pour leurs actions malhonnêtes et leurs mauvais comportements. Récidivistes, ils contrôlent toute la zone en prenant tour-à-tour le marché de Mariani et le marché à cabris.
Cette situation a provoqué, comme les autres zones de non-droit, le déplacement massif des résidents vers d’autres zones moins à risque. L’organisation internationale pour la migration (OIM), en ce sens mentionne qu’entre le 1er et le 6 novembre 2023, pas moins 2500 personnes ont du fuir cette zone en question en raison de l’atrocité des gangs qui n’épargnaient même pas des membres de la population. Des civils qui tentaient de quitter en catastrophe la zone confirment qu’ils ont constaté plusieurs corps sans vie sur leur parcours. Dans une note vocale devenue virale, le chef du gang de Mariani a donné des indications sur ces objectifs menaçant les autres communes limitrophes dont Gressier et Léogâne. Son objectif spécifique, précise-t-il, c’est de faire face à l’équipe du Commissaire du Gouvernement des Nippes qui jusqu’à l’heure met en échec les gangs indépendamment de leurs chapelles.
Rappelons que les différentes interventions réalisées par la police dans l’objectif de reprendre le contrôle de cette zone n’ont pas abouti à grande chose. Au contraire, un des véhicules de la force de l’ordre a été saboté par les malfrats. Il est aussi rapporté que les groupes armés occupant la troisième circonscription de Port-au-Prince avaient réalisé plusieurs tentatives pour prendre le contrôle de cette zone qui succombe finalement. Depuis la circulation est paralysée à hauteur de Mariani.