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Libération d’Edwine Tonton : Le DG de l’ULCC dénonce un exemple flagrant d’impunité

La libération provisoire de Mme Edwine Tonton, ex-directrice de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), décidée par la Cour d’appel de Port-au-Prince, est perçue par de nombreux observateurs comme une nouvelle illustration de l’échec chronique de la justice haïtienne à combattre la corruption. Cette décision, qualifiée par certains de scandaleuse, suscite l’indignation dans un pays où l’impunité continue d’étouffer toute tentative de redressement.

Accusée de trafic d’influence et de détournement de fonds publics, Mme Tonton avait été arrêtée en avril 2023 après des mois d’investigation menée par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC). Le rapport de l’ULCC, transmis à la justice, détaillait des pratiques douteuses sous son administration à la CAS. En plus de Mme Tonton, l’ancien comptable en chef de l’institution, Pierre Richard Valès, avait lui aussi été arrêté dans le cadre de cette affaire.

Pourtant, malgré la gravité des accusations, les juges de la Cour d’appel ont choisi, le 21 août 2024, de libérer les deux accusés pour des “raisons humanitaires”. Cette justification laisse perplexe, et pour beaucoup, elle cache mal l’influence des réseaux de pouvoir qui continuent de peser lourdement sur la justice haïtienne.

Me Hans Joseph, directeur général de l’ULCC, a vivement réagi en dénonçant sur son compte X (anciennement Twitter) ce qu’il appelle le véritable fléau du pays : “Le problème de la corruption en Haïti porte un nom. Il s’appelle IMPUNITÉ.” Cette déclaration reflète non seulement la frustration d’un homme en première ligne du combat contre la corruption, mais aussi celle de toute une population désabusée par les jeux de coulisses et les complicités qui paralysent le système judiciaire.

Cette libération provisoire est d’autant plus inquiétante que l’ULCC, sous la direction de Me Joseph, fait régulièrement l’objet de pressions et de menaces de mort. Ces intimidations n’ont visiblement pas empêché l’institution de faire son travail, mais la réponse judiciaire, elle, semble capituler dès qu’il s’agit de passer de la parole aux actes.

En Haïti, cette décision de justice envoie un message clair : les puissants peuvent toujours compter sur un système judiciaire complaisant, laissant les efforts de lutte contre la corruption sans effet réel. La libération de Mme Tonton et de Pierre Richard Valès démontre une fois de plus que, dans ce pays, la justice ne sert pas à rendre des comptes, mais à protéger les coupables bien connectés.

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