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Les supplications d’ une femme battue !

Lettre ouverte à mon mari:

Cher mari,

Quand tu m’as frappé pour la première fois, j’ai cru que c’était une erreur, que cela ne se reproduira plus mais hélas.
Quand tu m’as frappé pour la cinquième fois, je suis allé voir un sorcier, il ma dit d’acheter une cruche de mettre de l’eau fraiche et à chaque fois que tu étais en colère de prendre une gorgée que j’avalerai seulement une fois que tu ne serais plus en colère, mais ce que le sorcier ignorait, c’est que quand tu es colère que je parle ou pas le résultat est le même.  La première gorgée de cette fameuse eau je l’ai avalée avec une dent. La huitième fois, je suis allée voir un pasteur, qui m’a dit de prier, et quand j’ai pris le sac comme il me l’avait conseillé, c’était terrible vu que tu m’as battu parce que j’ai osé laisser le lit conjugal.
Il y a longtemps, mon cher mari, que j’ai arrêté de compter, je ne sais plus à quelle “ième” je suis. Je voudrais que tu me dises alors: Mon cher mari, où puises tu la force de me frapper malgré mes supplications ?
Me hais-tu au point que la douleur sur mon visage ne t’atteigne pas ?
Tu ne ressens donc rien quand je me tiens en face de toi avec un visage tuméfié ?
Que ressens tu quand les enfants me questionnent au sujet de mes bleues ?

Mon cher mari,
Jusques à quand dois-je continuer à trouver des prétextes pour expliquer tes maltraitances ?
Jusques à quand dois-je ne pas crier quand tu me frappes pour que les enfants ne comprennent pas ?
Jusques à quand dois-je me détester en me regardant dans le miroir
Jusques à quand  doit je cesser d’avoir peur quand tu rentres à la maison ?
Sais-tu qu’aujourd’hui, malgré tout le maquillage que j’ai mis, je n’ai pas pu camoufler ma joue gonflée. Malgré le foulard que j’ai noué autour de mon cou je n’ai pas pu camoufler les rougeurs que tes doigts y ont laissés!
Malgré le tissu soigneux que j’ai porté, je n’ai pas pu me retenir à grimacer à chaque mouvement tellement mes blessures corporels sont nombreux. Sais tu qu’aujourd’hui, Jai prétexté une rage de dents pour ne pas trop parler parce que j’ai encore avalé  une dent ? Jai prétexté une fièvre pour ne pas trop bouger, j’ai prétexté un frisson pour expliquer pourquoi j’étais couvert du cou aux chevilles.

Alors  aujourd’hui cher mari, j’en ai marre de me référer aux sorciers, à la famille, à l’église et même l’Etat.
J’en ai marre de lire des documents, de suivre des conférences de toutes sortes sur les femmes battues.
Aujourd’hui cher mari,  je veux que tu saches que moi ta femme, quand tu me frappes j’ai mal.
Quand tu me frappes je souffre, quand tu me frappes je camoufle.

Cher mari, arrête de me frapper!

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