Les associations des magistrats haïtiens appellent à la poursuite de la grève

l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), le Réseau National des Magistrats Haïtiens (RENAMAH) et l’Association Professionnelle des Magistrats (APM) saluent le respect scrupuleux des magistrats haïtiens du mot d’ordre de grève lancé depuis le 15 février dernier en signe de protestation aux décisions du chef de l’État de piétiner les lois de la République et le système judiciaire haïtien. Ils invitent par ailleurs les juges à maintenir la grève dans toutes les jurisdictions du pays.

Les associations des magistrats haitiens n’entendent pas faire machine arrière dans la bataille enclenchée pour l’indépendance du système judiciaire mis sous coupe reglée du pouvoir exécutif et le respect des lois de la nation. Ces associations qui ont lancé le mot d’ordre de grève depuis le 15 février 2021 suite à la decision du chef de l’état de mettre illégalement des juges de la Cour de cassation à la retraite en dehors des normes établies saluent la compréhension et la collaboration de tous les juges des 18 juridictions du pays observant scrupuleusement cet arrêt de travail jusqu’ici.

Les magistrats qui déplorent les crasseuses conditions dans lesquelles fonctionne l’appareil judiciaire, assimilent à un crime, ces actes répréhensibles du chef de l’État agissant en dehors de la constitution et de la loi définissant le statut des magistrats. Les associations protestataires, plus loin, invitent les magistrats de toutes les juridictions à maintenir la grève jusqu’à nouvel ordre.

Rappelons que suite à cet arrêté mettant en retraite les juges, le chef de l’État avait désigné trois autres juges à leur remplacement. Une decision que le gouvernement américain n’a pas apprécié soulignant ses préoccupations à travers plusieurs tweets. La société civile haïtienne a aussi critiqué cette mesure jusqu’à demander au président du CSPJ de ne pas recevoir la prestation de serment des nouveaux designés. D’un autre coté, sans vouloir faire de commentaire, le président du CSPJ, René Sylvestre, annonce qu’il va soumettre la requêtre à des analyses avant de prendre une mesure.

Cette grève qui paralyse le système depuis près d’un mois ne fait qu’allonger la liste des protestations des acteurs de la chaine pénale haitien, qui ne cessent depuis plus de deux ans, de paralyser les activités au niveau du pouvoir judiciaire.