La mission d’évaluation kenyane a pris fin en Haïti. Derrière, persiste le doute de ce que sera réellement la mission militaire étrangère dans le pays. En ce sens, l’ex-Garde des sceaux de la République, Camille Édouard Junior, plaide en faveur des interventions visant le démantèlement des gangs qui gagnent en confiance et en tactique. Une solution haïtienne sera l’idéale, préconise l’ancien Ministre.
Comme plus d’un, l’ex-Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) n’a pas caché ses réserves sur la mission des militaires étrangers qui devaient venir en aide à Haïti. L’homme de loi dit penser que sans des opérations de pénétration, d’intervention de récupération et de contingence visant à déloger les gangs, la présence des étrangers armés ne servira à rien.
Me Camille Édouard rejette ainsi la thèse menant à des opérations de contrôle des grands axes routiers. Pour lui, ce sera largement insuffisant pour contrecarrer des gangs qui se sont, au fil du temps, imposés dans le pays. Des groupes armés qui ont développé des stratégies multiples d’operation, qui ont pris largement d’expérience dans des activités de guérilla et qui sont bien armés. Selon l’ex-Ministre, les interventions des militaires ou policiers étrangers en Haïti ne se feront pas sans dommages collatéraux et sans victimes des deux côtés. Pour cela, ils doivent avoir une connaissance précise de la configuration du terrain et des degrés de risques.
Après analyse, Me Edouard a conclu que le plus sensé serait que les haïtiens prennent eux-mêmes les dispositions de se sécuriser et, du coup, resoudre le problème. Selon les dires de l’ex-titulaire du MJSP, en dépit de toute volonté potentielle des étrangers pour aider, même avec tous les moyens qu’ils peuvent avoir, seule une solution haïtienne peut se révéler efficace.