Dans un contexte marqué par une instabilité persistante et un blocage institutionnel, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a convoqué une réunion ce mardi 1er juillet à 16h avec les parties prenantes impliquées dans la formation du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Cette rencontre vise à relancer le dialogue politique en vue de trouver une issue à la crise et de favoriser un retour progressif à la stabilité en Haïti.

Cette initiative  intervient alors que le CPT, mis en place pour assurer une transition consensuelle, fait face à une remise en question de plus en plus forte, y compris de la part de ses soutiens initiaux. Des entités majeures telles que l’Accord du 21 décembre, Fanmi Lavalas, le parti EDE, l’Accord du 30 janvier ainsi que les promoteurs de l’Accord de Montana expriment désormais des doutes profonds sur l’efficacité du CPT dans sa forme actuelle. Certains vont jusqu’à évoquer son échec.

Selon des sources proches du dossier, plusieurs signataires de ces accords comptent proposer une réduction du CPT à seulement trois membres, tout en y intégrant de nouvelles personnalités issues de la classe politique, de la société civile et du secteur privé. L’objectif serait de redonner de la légitimité et de l’efficacité à la structure de transition, dans un esprit de compromis national.

En revanche, ces mêmes acteurs s’opposent fermement à l’idée de transférer le pouvoir à la Cour de cassation, une option évoquée par des groupes de la société civile et des partis politiques non signataires de l’accord du 3 avril.

Parmi les participants attendus, le Groupe Compromis Historique a d’ores et déjà confirmé sa présence à la réunion du 1er juillet. Son représentant officiel, Alexandre Jean Rony, a insisté sur l’importance d’un consensus fort :« Seul un véritable compromis peut permettre de rétablir la sécurité et de restaurer l’ordre démocratique et constitutionnel », a-t-il affirmé.

La réunion du 1er juillet est considérée comme un moment important. La CARICOM, qui facilite les discussions depuis plusieurs mois, vise à obtenir des engagements concrets afin d’éviter un enlisement politique prolongé.

La décision prise par la majorité des acteurs politiques haïtiens lors de cette réunion sera déterminante pour la position que la CARICOM adoptera.

Alors que l’insécurité, l’effondrement institutionnel et la défiance populaire continuent de fragiliser le pays, la classe politique haïtienne est face à un choix historique : s’entendre pour reconstruire l’État ou s’enfermer dans les divisions au risque d’un chaos prolongé.