Des organisations de la diaspora et d’Haïti ont décidé d’écrire le Président kenyan, William Samoei Ruto, sur la volonté de son pays de mener en Haïti une intervention militaire sous les auspices de l’ONU en vue d’aider les haïtiens à lutter contre le grand banditisme qui sévit dans le pays. Dans cette correspondance, les signataires ont mis en garde le Chef de l’État Kenyan et lui invite à ne pas se faire complice du projet impérialiste d’occupation d’Haïti. Les organisations se disent catégoriquement opposées à ces stratégies, qualifient-elles de “pansement”.
Les signataires se disent étonnés du choix de la République du Kenya de diriger une intervention miliaire en Haïti. Ces organisations se déclarent catégoriquement opposer à la vieille politique de pansement d’interventions militaires en Haïti, loin de résoudre les problèmes d’Haïti, les a même aggravés. Par conséquent, elles exhortent le Gouvernement kenyan à faire machine arrière. : Nous vous exhortons, vous et votre pays, à soutenir la population contre tout déploiement de forces militaires d’armées du Kenya en Haïti pour occuper un pays déjà marginalisé, exploité, plongé dans le chaos, le désespoir et la misère totale”, peut-on lire dans la lettre.
Les organisations soulignent à l’intention du Président les velléités du Premier Ministre haitien dissimulées derrière ce projet. “La demande de M. Ariel Henry d’une intervention militaire internationale en Haïti n’est rien d’autre qu’une tentative de conserver le pouvoir en utilisant la communauté internationale comme un étang aux dépens du peuple haïtien.Toute armée internationale ne ferait que permettre, renforcer et consolider le pouvoir d’un Premier ministre de facto illégitime, illégal et corrompu, dont le nom est cité à plusieurs reprises par les principaux médias américains lors de l’assassinat du président Jovenel Moise. La Russie et la Chine continuent d’opposer leur veto à diverses résolutions d’invasion d’Haïti en raison de l’illégitimité, des allégations de crimes et de la complicité du Premier ministre illégal avec les gangs”.
Les protestataires sont claires:” tout effort international visant à rétablir l’ordre en Haïti devrait s’accompagner d’un changement d’administration et non soutenir le gouvernement illégitime actuel d’Ariel Henry.
Il n’y a eu aucun sentiment d’urgence et aucune intention explicite de la part du gouvernement d’éradiquer ou de contrôler les gangs dans le pays. Indifférent à la situation dans le pays depuis son arrivée au pouvoir, il a laissé les gangs gagner plus de pouvoir alors que l’impunité règne partout. Cela fait deux ans que le Premier ministre Ariel occupe le pouvoir sans légalité, sans légitimité et sans constitutionnalité. Durant ces deux années, il n’a rien accompli; pas d’élections, pas de réformes institutionnelles, pas de stabilité, pas de sécurité, etc.Toutes les institutions démocratiques ont été démantelées et/ou rendues dysfonctionnelles. Ariel Henry a fait à plusieurs reprises promesses sur promesses à la communauté internationale de parvenir à un consensus pour un accord politique avec ses adversaires, mais à chaque fois il s’est retourné et les a humiliés”.
Les organisations signataires rappellent au Président du Kenya que tout ce qui est en train de se passer en Haïti en termes de violences est lié à la complicité du Gouvernement actuel avec les bandits. Selon elles, tous ces problèmes ne peuvent être résolus qu’avec un engagement ferme d’un gouvernement légitime et de confiance ainsi qu’avec un financement, un équipement et un armement adéquat des forces de police. En outre, une réforme radicale de la police est nécessaire pour purger l’institution des agents corrompus et de connivence avec les gangs.
In fine, les protestataires lancent un avertissement à, disent-elles, les voisins et amis africains de ne pas se rendre complices des jeux des pays impérialistes pour des miettes, mais de faire preuve de solidarité avec le peuple haïtien. Elles ont, du même coup, exhorter les acteurs à respecter les droits du peuple haïtien à la sécurité, à la dignité et à l’autodétermination. Elles avancent pour dire qu’ il découle de ces principes fondamentaux des droits de l’homme qu’une intervention militaire à la demande et au profit d’un régime illégitime, corrompu et répressif est perverse et susceptible de causer de graves préjudices. Cela n’apporte certainement aucune stabilité à long terme en Haïti.