Haïti : La mauvaise décentralisation !

Autrefois, les gens avaient l’habitude de se rendre dans les milieux reculés lorsque les grandes villes étaient chauffées à blanc. C’était l’endroit idéal ! Tout le monde ou presque avait l’habitude d’y aller à un moment donné. Loin des grandes villes, on vivait dans le calme plat, oubliant le crépissement d’arme de grands calibres, les actes de banditisme…

Depuis bien des temps les données ont totalement changé. Ce n’est plus la même réalité. Puisque, les gangs armés se sont fédérés, officialisés, multipliés, protégés (…) voire décentralisés. Le climat de peur bleue règne partout. On n’est plus à l’abri dans la ville de province et même dans les endroits les plus reculés du pays, comme ce fut le cas jadis.

Aujourd’hui l’insécurité est partout que ce soit dans les grandes villes ou dans les villes de province, qui, autrefois, se servaient d’abris pour les gens qui fuyaient les balles assassines des bandits, les forfaits et les exactions des malfrats. On ne sait plus quoi faire pour se défaire de ce dilemme qui gangrène toute la société.

On parle aujourd’hui des gangs armés à Gonaïves, à Saint-Louis du Nord dans le Département du Nord-ouest, sur la route menant à Port-de Paix, à Petite-Rivière de l’Artibonite, à Liancourt, à Désarmes, à Morne Cabrit, à Limbé, au Cap-Haitien (Shabba, Nan Bannann, Moute pa desann , Aux cayes (nan Savann), à Miragoane… décidément c’est le pays dans sa globalité qui est pestiféré.

Les gens vivant dans les milieux reculés, loin des postes de Police très souvent impuissants face aux assauts de gangs lourdement armés et loin des caméras de presse sont asphyxiés par la récurrence des actes de banditisme de toute sorte : vol, viol, enlèvement, etc. Personne au niveau de l’Etat n’entend pas leurs cris de détresse et de désespoir…

À défaut de la décentralisation des services publics, de la réussite de la caravane de changement budgétivore, de la mise en place d’une politique de sécurité publique pour sécuriser la vie et les biens des citoyens, d’une éducation à une seule vitesse, entre autres, le pays a le droit d’une mauvaise décentralisation, celle des groupes armés sous la présidence de Jovenel Moise, lui, pourtant qui avait promis des changements partout. Quelle galère !

La tête ailleurs

L’insécurité bat son plein certes, mais cela ne suffit pas pour être une priorité pour l’année prochaine. L’année 2020 se termine sur une note très salée avec les assassinats en cascade et les cas d’enlèvement par-ci par-là. L’exécutif a d’autres chats à fouetter pour la nouvelle année selon ses dires. Donc, la sécurité est placée au second plan.

«Nous avons deux grands chantiers que nous devons réaliser d’ici au 7 février 2022 qui marquera la fin de mon mandat à la Présidence. Il s’agit du processus de réforme constitutionnelle en cours et de l’organisation des élections à tous les niveaux en 2021 » , a déclaré le président de la République au moment où l’insécurité fait rage. Donc, l’insécurité n’est pas une priorité.

Cruels qu’ils sont, on a beau pleurer, ils bouchent leurs oreilles volontairement et nous laissent pleurer. Pour combien de temps alors ?