Grossesse en milieu scolaire dans la grand’Anse : 78 cas enrégistrés par l’OCNH

Au total 78 jeunes scolarisées du département de la grand’anse sont retrouvées enceintes durant la période du confinement. Seulement trois (3) d’entre elles n’ont pas arrêté d’aller à l’école contre 7 qui, après avoir stoppé le processus ont repris les cours.

Il s’agit en effet d’une enquête conduite par l’organisation citoyenne pour une nouvelle Haiti (OCNH) dans trois communes du département de la Grand’Anse. Cette enquête concerne cette situation paraissant inédite de la grossesse de 78 jeunes élèves durant la période de la pandémie répartie sur les communes de Moron, Corail et Beaumont. Les résultats de l’enquête fait état de 24 cas à Corail, 44 à Beaumont et 10 à Moron.

Selon les enquêteurs, les filles tombées enceintes dans l’intervalle de 12 à 17 ans sont au nombre de trente sept (37) dont vingt cinq (25) entre 12 et 14 ans et douze (12) entre 15 et 17 ans. Elles sont toutes des victimes qui ne sont pas encore au niveau de la classe humanitaire, en l’occurrence : troisième secondaire. Celles ayant contractées leur grossesse entre 17 et 20 ans sont aux nombres de 30 pour la plupart de jeunes en classe de troisième secondaire, seconde et première avec le statut de ” célibataire avec amoureux”. Et finalement, une dernière catégorie regroupant les filles en classe terminale qui contractent leur grossesse entre 21 et 24 ans. Elles sont au nombre de 11 précise l’enquête.

L’OCNH va plus loin pour évaluer le taux de deperdistion lié à cette situation de grossesse en cascade. En ce sens, l’enquête révèle que seulement trois (3) des victimes n’ont pas interrompu leurs études contre sept (7) qui ont arrêté et recommencé. Les enquêteurs ont aussi précisé qu’un des cas précités n’ont été à une école congréganisme. Ce qui pousse l’OCNH à avancer, entre autres, hypothèses, l’éducation chrétienne inculquée aux élèves considérant comme un péché le sexe avant le mariage.

Face à cette situation, l’OCNH n’est pas sans inquiétude et pour cause, l’organisme des droits humains recommande aux autorités et aux ONG d’entreprendre des campagnes de sensibilisation, de mettre en oeuvre un système de suivi et d’éducation sexuelle dans tous les collèges. Elle encourage d’entrée de jeu l’amélioration des méthodes de collecte systématique de tous les cas de grossesses dans les établissements d’enseignement secondaire et primaire dans les communes.

“Face à ces résultats, les autorités politico-administratives et les ONG du pays doivent
d’entreprendre des actions qui vont dans le sens de l’éradication de ce problème, notamment par le biais de campagnes de sensibilisation à l’endroit des élèves, surtout des jeunes filles et, la mise en place d’un système de suivi et d’éducation sexuelle dans tous les collèges. Les campagnes de sensibilisation doivent désormais cibler toutes jeunes les filles avec une attention particulière portée aux filles ayant certaines caractéristiques spécifiques selon les différents types de profils que nous avions précédemment établis. Nous suggérerions avant tout l’amélioration des méthodes de collecte systématique de tous les cas de grossesses dans les établissements d’enseignement secondaire et primaire dans les communes”, lu-t-on dans le rapport.

“Cela permettrait de mieux suivre l’évolution du phénomène au fur et à mesure que des politiques sont mises en œuvre et d’évaluer
l’efficacité de ces dernières. Les jeunes filles qui sont touchées doivent avoir une prise en charge psychosociales et economiques pour répondre à leurs besoins primaires ainsi que leurs enfants. Enfin les auteurs de ces actes doivent être poursuivis, puisque les jeunes filles sont pour la plupart des mineurs qui ont des relations non consentantes”, conclu l’OCNH.