Chaque année, ils sont des milliers et des milliers de jeunes (garçons et filles) à avoir décroché,tant bien que mal, un diplôme quelconque, soit à l’Université d’État d’Haïti (UEH), soit dans une université privée ou dans des écoles professionnelles de la place généralement mal équipées et dépourvues de mresque tout. Un fait est certain, ces jeunes ont quand même un morceau de papier leur permettant d’intégrer le marché du travail «local» parsemé d’embuches et de difficultés de toutes sorte dont l’expérience du travail et le népotisme.
En Haïti, tout comme dans les autres pays notamment dans les pays occidentaux, l’expérience de travail est une condition suffisante et nécessaire pour que les jeunes diplômés puissent intégrer le marché du travail. À telle enseigne, l’autre disait : vaut mieux avoir une goutte d’expérience qu’un tonneau de théorie !
Sur ce point, la réalité des jeunes diplômés haïtiens semble un peu identique avec celle des nouveaux diplômés de certains pays, cependant, il existe tout un monde de différence.
Dans les pays mieux organisés, les autorités concernées ont mis en place tout un ensemble de dispositions et de dispositifs permettant aux nouveaux diplômés de faire leurs premières armes afin d’acquérir certaines expériences relatives à leurs domaines d’études. Or, tel n’est pas le cas ici. Les jeunes diplômés sont livrés à eux-mêmes. Ils doivent après avoir mis fin à leur cycle d’étude supérieure faire face à deux dilemmes majeurs : le clientélisme et l’expérience de travail.
Face à ce problème, ils ne savent pas à quel saint se vouer pour intégrer le marché du travail local. Puisqu’à côté de 5 à 10 ans d’expérience que réclament très souvent les recruteurs ou les employeurs, ces derniers doivent s’aguerrir à une nouvelle épreuve qu’est le népotisme, qui malheureusement prend le dessus sur la compétence et le savoir-faire au sein de l’administration publique que privée.
Comment peut-on avoir de l’expérience sans avoir été employé pas même une seule fois? À quoi ça sert d’investir dans des jeunes qui ensuite n’auront pas d’autres choix que de laisser le pays à la recherche des cieux plus cléments, en République voisine, au Brésil, au Chili, etc qui liront plus jamais ? Depuis quand nous assistons à un concours au sein de l’administration publique ?
L’expérience de travail et le népotisme deux problèmes tout aussi différents que sérieux, mais qui sautent aux yeux aveuglés par la volonté manifeste et manifestée de nos soi-disant dirigeants, pourtant insoucieux de cette situation. Une problématique dont l’ombre d’un quelconque changement est très loin d’être envisagé.
Le rôle et la responsabilité de l’OMRH
L’Office de management et des ressources humaines (OMRH) a pour mission de piloter et de coordonner l’action gouvernementale relative à l’organisation, au fonctionnement, à la performance, au développement et à l’efficience de l’Administration et de la fonction publique.
Dans le cadre de cette (noble) mission, qui reste toutefois un rêve à réaliser, les responsables de cette boite ont beau parlé de la modernisation de l’administration publique, notamment dans le secteur de l’intégration qui devrait se faire par concours, mais helas, la tâche se révèle quotidiennement énorme et la bonne volonté, si elle est présente, ne suffit pas!