L’année 2020 tire à sa fin. L’heure du bilan a sonné pour une année qui a été parsemée d’embuches. Le pouvoir judiciaire très décrié en raison de ses mauvaises performances figure parmi les plus mauvaises élèves de l’année. À tel point, le président de l’association professionnelle des magistrats a qualifié de désastreuse l’année 2020.
Ce n’est plus un secret pour personne, le système judiciaire déjà en lambeau depuis des années n’est pas à son meilleur moment. C’est l’année de tous les reproches, de toutes les critiques, de tous les manquements, de toutes les bavures administratives.
Me Marthel Jean Claude et Me Jean Wilner Morin respectivement président de l’Association professionnel des magistrats et président de l’Association nationale des magistrats haïtiens sont d’avis de la mauvaise posture du système judiciaire, qualifiant 2020 de désastreuse et d’année perdue.
«Sur le plan judiciaire, l’année 2020 a été désastreuse» a lâché Me Marthel Jean Claude. « Le bilan est maigrissime » a-t-il souligné avant de pointer du doigt le pouvoir exécutif qui, dit-il, est en grande partie responsable de la mésaventure de l’appareil judiciaire. Selon lui, les responsables du pouvoir exécutif n’ont rien fait pour faciliter le bon fonctionnement de cette institution porteuse d’espoir.
Pour sa part, Me Jean Wilner Morin parle d’une « année perdue » en mettant l’accent surtout sur l’échec de la lutte contre la détention préventive prolongée qui était une priorité.
Qu’en est-il des réformes ?
Les réformes judiciaires faisaient également partie des priorités du président de la République. En guise de cette réforme, la justice haïtienne est devenue un pouvoir inféodé à la solde du pouvoir exécutif. Et le changement le plus noble jusque-là se fait dans le changement des ministres de la justice et des commissaires du gouvernement, tous des hommes de main.
Au vue de la situation actuelle, on pourrait dire que l’appareil judiciaire est usé à la corde et à bout de souffle. Le système judiciaire haïtien est toujours malade de son favoritisme dans le traitement des dossiers, de son amateurisme dans ses prises de décision générale teintées de partisannerie. Bref, c’est la déconfiture totale !
Revers sanglant!
Ce qui en reste de la crédibilité de l’appareil judiciaire a été remis en cause encore. Les autorités judiciaires ont reçu au cours de cette année une sérieuse déculottée dans le dossier du président de la Fédération Haïtienne de Football (FHF), le Dr Yves Jean Bart, laquelle restera graver aussi longtemps que possible dans les annales de la justice haïtienne.
Quelques heures après avoir annoncé la fermeture de ce dossier, la FIFA a radié à vie l’accusé qui avait pris le devant pour saluer la décision de la justice haïtienne.
Coincées, les autorités judiciaires étaient obligées d’annoncer l’ouverture d’une nouvelle enquête. Quel en fut donc le résultat?
Les justiciables ne croient plus dans les actions et dans les décisions adoptées par les autorités judiciaires. Ainsi, la Justice – qui élève une nation- va malheureusement à sa ruine.
La justice a du mal à se remettre. Malgré les promesses, l’espoir de voir un système judiciaire fiable, productif a volé en éclat.
C’est une véritable déconfiture !