Deux des trois derniers personnages sanctionnés par le Canada pour appui à la criminalité en Haïti sortent de leur silence. Les ex Premiers Ministres, Jean-Henry Céant et Laurent Salvador Lamothe annoncent qu’ils vont attaquer en justice le Gouvernement canadien afin de prouver les accusations les visant. Quand à l’ancien Président Martelly, sa réaction se fait encore attendre.
Le peuple haïtien est attentif à cette liste de présumés corrompus qui arrive par compte-goutte. En réalité l’opinion publique ne doute pas de l’implication des acteurs politiques et des hommes d’affaires dans le pourrissement de la vie sécuritaire haïtienne. Ce qui fait douter, ce n’est pas la présomption d’innocence des concernés mais plutôt, la volonté réelle de la communauté internationale qui semble ne pas être en train de jouer le franc jeu. Dans la foulée, tous les accusés, comme à l’ordinaire dénoncent une “persécution politique”.
Pour le leader du parti Renmen Ayiti, Jean-Henry Céant, il s’agit d’une campagne politicienne pour ternir son image. Une énième tentative, dénonce-t-il. Il annonce que son cabinet d’avocat est déjà constitué aux fins des suites légales.” Je suis désagréablement surpris d’apprendre que j’ai été sanctionné par le Canada. Une énième tentative d’assassinat de mon caractère ! De l’Inde, en conférence sur la paix et la non-violence, j’ai constitué avocats en Haïti et au Canada pour avoir accès au dossier”, a twitté le notaire.
Quant à M. Lamothe, il menace très fortement le Canada qui doit lui donner des réponses précises sur certains aspects du dossier. Il s’agit, selon lui, des allégations mensongères auxquelles le Gouvernement canadien doit surseoir et insiste pour que la vérité soit rétablie incessamment. “Le Gouvernement canadien a deux choix: 1) fournir des preuves que moi, Laurent Lamothe, finance des gangs en Haïti et ceci, avec des preuves concrètes. À savoir: quels gangs? Combien d’argents que j’ai versés à date? Comment se font ces versements? Audio d’une quelconque communication ou échange de textes avec des gangs. 2) Faire retrait formel et officiel de ces accusations mensongères. Nous insistons pour que la vérité soit rétablie dans le plus bref délai “, peut-on lire dans le tweet de l’ancien Chef du Gouvernement très critiquée pour sa gestion douteuse des affaires de l’État.