L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), sous la direction de Maître Hans Ludwig Joseph, a présenté ce mardi une série de rapports d’enquête accablants concernant des cas de corruption et de détournements de fonds au sein de plusieurs institutions publiques en Haïti. Ces rapports soulèvent des questions cruciales sur la gestion des fonds publics et l’enrichissement illicite de plusieurs responsables gouvernementaux.
Parmi les enquêtes dévoilées par l’ULCC, figurent des affaires de détournement de fonds publics, de soupçons d’enrichissement illicite, de corruption, et de mauvaise gestion administrative, touchant diverses institutions et personnalités publiques. Voici les principaux cas mis en lumière :
1- Détournement de fonds à l’EDH: Une enquête portant sur le détournement de plus de 22 millions de gourdes à l’Électricité d’Haïti (EDH) entre janvier 2021 et janvier 2022.
2-Le patrimoine d’Aviol Fleurant : Une investigation sur l’accumulation de biens par Aviol Fleurant, ancien ministre de la Planification, suspecté d’avoir utilisé sa position pour s’enrichir illégalement.
3-Suspicion d’enrichissement illicite de Marriantha Méroné: En tant que responsable du Centre de Recherche et de Développement Intégré (CRLDI) et de l’immigration à Pétion-Ville, Méroné est accusée de détournement et d’enrichissement illégal.
4-Versements controversés par l’ONA: Plus de 22 millions de gourdes ont été décaissés par l’Office National d’Assurance (ONA) à la demande de l’ex-ministre Pierre Ricot Odney. Deux autres cas impliquent des prêts suspects accordés par l’ONA à Mildrède Béliard et Jacques Lauture.
5-Détournement de carburant au SNGRS: Le Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS) est touché par un scandale de détournement de carburant, causant une perte significative pour l’État.
6-Corruption au Programme National de Cantines Scolaires (PNCS): Sous l’administration de Phanèse R. Laguerre, le PNCS est accusé de pratiques de corruption systémique.
7-Diplomatie haïtienne : Treize diplomates haïtiens sont sous le coup d’enquêtes pour n’avoir pas produit leurs déclarations de patrimoine. Parmi eux, Léon Charles, Gilles Stéphane, Jean Yves Rody, et Régine Lamur. Selon la loi haïtienne, ces anciens diplomates risquent d’être interdits de jouir de leurs droits civils et politiques s’ils sont condamnés.
L’ULCC, face à ces découvertes, appelle les autorités judiciaires à agir. Malgré les menaces et les risques personnels encourus, le directeur général de l’ULCC, Maître Hans Joseph, continue d’exposer la corruption au grand jour, avec l’espoir que la justice haïtienne prenne enfin ses responsabilités.
Cependant, le bilan des suites judiciaires des rapports de l’ULCC reste maigre. Jusqu’à présent, une seule personne a été condamnée, illustrant l’inaction chronique de la justice haïtienne face aux cas de corruption. Cette impunité persistante encourage un climat où les responsables de détournements de fonds publics se sentent intouchables.
Le manque de suivi judiciaire des rapports de l’ULCC a des conséquences dévastatrices sur la vie quotidienne des Haïtiens. Haïti, un pays déjà appauvri, souffre d’un manque criant d’infrastructures de base telles que les routes, les hôpitaux de référence, l’électricité, et l’eau potable. Pendant ce temps, les anciens dirigeants et fonctionnaires soupçonnés de corruption continuent de jouir de leur richesse acquise illégalement.
Malgré ce contexte difficile, les efforts de l’ULCC sont salués par la population et les internautes, qui reconnaissent le travail de Maître Hans Joseph et de son équipe pour défendre les intérêts du peuple haïtien. Beaucoup espèrent que, grâce à cette persévérance, un jour, les corrompus seront jugés, condamnés, et contraints de restituer les fonds qu’ils ont détournés.
La balle reste dans le camp de la justice. Il est urgent que les autorités judiciaires prennent des mesures concrètes pour poursuivre les auteurs de ces crimes économiques. Seule une action décisive et ferme pourra restaurer la confiance du peuple haïtien dans ses institutions et assurer un avenir meilleur pour tous.