Entre septembre et novembre 2023, la mission de la CARICOM a effectué deux voyages en Haïti pour tenter de combler le fossé entre le pouvoir et l’opposition qui sont, depuis deux ans, à couteau tiré. Incapable de trouver une solution, le Groupe de Personnalités Éminentes (GEP) de la CARICOM a conclu, après de voyages infructueux en Haïti, une résolution qui, selon lui, pourra aider à une sortie de crise heureuse.
Personne ne sait réellement quelle est la clé qui peut ouvrir cette serrure qui plonge Haïti dans cette crise indéboulonnable jusqu’ici. Des envoyés spéciaux, des diplomates de tout acabit, même le secrétaire général de l’ONU sont venus en personne pour s’enquérir de la situation, prêcher dans le désert et repartir bredouille puisque toutes les parties n’entendent faire aucune concession. C’est la politique du corde raide.
Depuis le rassemblement à Kingston sous la houlette de la CARICOM, cet organisme régional n’a pas cessé de tenter de jouer le rôle de médiateur. Au début du mois de septembre, un Groupe de Personnalités Éminentes délégué par la CARICOM était en Haïti pour discuter avec toutes les parties. Des rencontres qui n’ont pas porté fruit. Chacun se mure dans son radicalisme pendant que la crise continue de perdurer. Dans l’intervalle, c’est le calme plat côté Haïti qui n’a même pas fait un simulacre. Lors de l’assemblée générale de l’ONU à la fin de septembre, le Président américain a plaidé en faveur de la continuité du dialogue entre les haïtiens. “Le dialogue doit se poursuivre entre les acteurs pour une résolution de la crise en Haïti, a-t-il déclaré.
Suite à la participation du Premier Ministre de facto, Ariel Henry à la 78ème assemblée générale de l’ONU, il avait assuré qu’il va renforcer, entre autres, le Haut Conseil de Transition (HCT) et une révision du Gouvernement était en vue. Deux mois après, le pays est encore à la case de départ. Les acteurs font du surplace jusqu’à ce que le GEP revient pour encore échouer piteusement.
Du 8 au 14 novembre, la même délégation a séjourné dans le pays. Les médiateurs encore une fois avaient discuté avec les jusqu’au-boutistes sur un éventuel consensus pour une sortie de crise. C’était sans compter puisqu’un accord minimal n’a pas été trouvé. De retour vers l’organisme qui les avait envoyé, les émissaires ont eux produits un document de sortie de crise qui vise à garder Ariel Henry dans son poste et renforcer le HCT qui aura plus de pouvoir.
Rappelons que cette crise date bien avant ce Gouvernement mais, tout s’est accéléré en 2021 suite à l’assassinat de Jovenel Moïse. Depuis, toutes les initiatives de discussions ont été piteusement échouée. Plusieurs accords politiques ont été trouvés entre plusieurs acteurs. Le Gouvernement pour son compte a conclu deux dont le dernier est encore d’application. Celui de Montana tient également encore. Toutefois, la crise reste entière.