La Caricom improvise, impose de nouvelles conditions à chaque étape du processus…Parallèlement des organisations de la diaspora haïtienne réclament leur intégration dans le Conseil Présidentiel !

La CARICOM a eu les neuf noms devant constituer le Conseil présidentiel. Il lui reste seulement d’acheminer les noms au Conseil des Ministres pour publication officielle. Cependant, pour atteindre cette phase, la CARICOM exige de la part des membres du Conseil l’élection de l’un d’entre eux pour présider l’équipe et les critères de choix du Premier Ministre de consensus.

En effet, deux réunions importantes ont eu lieu les 22 et 23 mars 2024, entre la CARICOM qui joue la facilitatrice et les personnalités désignées pour constituer le Conseil présidentiel de neuf membres. Au cour de ces discussions, l’organisme régional a posé ses conditions pour accélérer le processus. Selon les exigences faites par la CARICOM, les conseillers doivent se réunir pour choisir l’un d’entre eux pour présider le Conseil mais aussi, ils doivent définir les critères de désignation d’un nouveau Premier Ministre.

C’est seulement quand les conseillers auront franchi ce cap que les dirigeants de la CARICOM communiqueront la liste des neuf conseillers aux fins de publication dans le journal officiel, Le Moniteur. Dans la foulée, cette démarche de la CARICOM n’arrête pas de soulever des oppositions au sein de la communauté haïtienne qui sont divisées sur un conseil plus restreint et un recours à la Cour de Cassation comme démarche idoine. Au niveau de la Diaspora haïtienne de multiples organisations, dont la Plateforme des Organisations des Communautés de la Diaspora Haitienne (POCODH), dans une lettre addressée au secrétariat de la Caricom un rappel a été fait concernant l’absence de la diaspora haïtienne dans la liste informelle des 9 membres du Conseil Présidentiel. En effet, dans son aide-mémoire du 12 mars 2024, la Caricom avait mentionné que son projet de Conseil Présidentiel serait composé de sept (7) membres plus deux (2) observateurs : 1 membre de la société civile et 1 membre de la diaspora haïtienne. Ce qui n’est pas le cas à date.

Tandis que ce projet de Conseil Présidentiel est très suivi au niveau des réseaux sociaux, la réalité en Haïti est focalisé sur d’autres faits. L’insécurité continue de faire rage dans la capitale haïtienne. Le trafic des bateaux commerciaux est quasiment suspendu depuis le 05 mars. Plus d’un s’inquiète beaucoup pour cette crise humanitaire qui se développe progressivement dans le pays.

Des militants d’organisations populaires proches du Collectif Proposition Citoyenne annoncent les couleurs avec une grande marche prévue pour le 29 mars prochain, à l’occasion de l’anniversaire de la Constitution Haïtienne de 1987. Au moment où cette crise sérieuse de governance se complique davantage, les responsables de ce mouvement qui prônent une solution vers la Cour de Cassation, annoncent les couleurs et sont déjà en train de sommer la CARICOM, la Cour de Cassation et le cabinet ministériel sortant… afin de freiner ou/et d’annuler les négociations visant d’installer un Conseil Présidentiel illégitime et inconstitutionnel dans le pays, disent-ils.

En guise de rappel, en voici les noms des conseillers communiqués à la CARICOM, selon plusieurs sources convergentes :

Edgard Leblanc Fils (collectif 30 janvier)

Fritz Alphonse Jean (Accord Montana)

Louis Gérald Gilles (Accord du 21 décembre)

Dominique Dupuy (RED/EDE)

Leslie Voltaire (Lavalas)

Laurent Saint-Cyr (Secteur privé)

Emmanuel Vertilaire (Pitit Desalin)

René Jean-Jumeau et Frinel Joseph (société civile)