Comme à l’accoutumée, les acteurs haïtiens participant au dialogue inter-Haitien organisé par la CARICOM à la Jamaïque tourne en rond. Chaque partie maintient sa position deux jours après. Le devenir d’Haïti se joue entre deux positions radicalement opposées. D’une part, le maintien de l’Accord du 21 décembre et, d’autre part, une autre équipe pour diriger la transition.
Les discussions entammées depuis, le 11 juin 2023, continuent à Kingston. Ce 13 juin, ces assises seront fermées et une décision sortira de ces pourparlers. Personne ne connait l’issue mais, à bien observer le déroulement des échanges, il ne présage rien de bon.
En effet, les acteurs continuent de tirer la corde, chacun de son côté. Dès le début, le Premier Ministre de facto Haïtien, Ariel Henry avait tout mis au clair pour les participants soutenant tacitement qu’il n’est pas à la Jamaïque pour plaisanter sinon pour renforcer son accord du 21 décembre. ” Nous ne sommes pas ici pour négocier un contrat nouvel accord ni pour prendre de diktat”, avait-il lâché reprenant contradictoirement ses lassants discours qu’il reste ouvert au dialogue.
Présent malgré le refus de participer du Haut Conseil de Transition (HCT), le PM sans évaluer son acte et ses références systématiques aux étrangers, a soutenu un discours prétendant que la solution est fondamentalement haïtienne. Et qu’il est incombé aux haïtiens de trouver les solutions idoines à la crise. Il avait profité pour égratigner les tenants de l’accord de Montana qui, selon lui, voulaient prendre comme lui, le pouvoir sans passer par les élections et n’ont pas voulu participer au Forum du 23 mai dernier organisé par son Gouvernement et le HCT.
Cette polémique n’a surtout pas mis du sable dans les rouages. Les discussions se sont poursuivies le 11 juin avec , bien sûr, la participation du Premier Ministre qui, soutient, lui et son équipe, son accord sans broncher. S’il y aura un consensus à trouver c’est aux adversaires politiques d’emboiter le pas. C’est-à-dire d’intégrer son rapport, laisse-tl entendre. Une imposition très mal vue par les autres participants qui réclament tout bonnement une autre gouvernance pour la transition. Si pour l’ex-Premier Ministre. Claude Joseph, l’ère d’Ariel touche à sa fin, l’équipe de Montana, au contraire, n’a pas trop de problèmes à élargir l’accord comme le souhaite, le Chef de la Primature mais, pour cela, il faut que le HCT soit renforcé et se transforme en un Conseil présidentiel.
De cette ambiance surchauffée et contradictoire, le pays continue d’observer attentivement ce qui se passe à la Jamaïque. Plus d’un espère un dénouement heureux à la crise tout en demeurant perplexe en connaissance les acteurs en présence.