Dans une intervention radiophonique depuis Cap-Haïtien, le leader du parti Pitit Dessalines, Moïse Jean Charles, a exprimé sa profonde frustration face au traitement réservé à son parti par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et la Primature. Selon lui, ces instances marginalisent les représentants de Pitit Dessalines au sein du gouvernement.
Moïse Jean Charles dénonce notamment une distribution inéquitable des fonds alloués aux ministères. Il critique le fait que des sommes importantes sont accordées à d’autres ministères, tandis que le ministère de l’Agriculture, dirigé par Vernet Joseph, un représentant de son parti, est traité en « parent pauvre ». Ce dernier n’a reçu que 20 millions de gourdes, une somme qu’il juge dérisoire pour les besoins du secteur agricole. Vernet Joseph avait été recommandé par Betty Lamy, l’épouse de Walson Sanon, pour représenter Pitit Dessalines.
Le chef de Pitit Dessalines exprime également son mécontentement concernant la non-publication, dans le journal officiel Le Moniteur, de la nomination des membres du conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Son parti avait recommandé une personnalité pour siéger dans ce conseil, mais le processus semble bloqué.
Par ailleurs, Pitit Dessalines avait désigné un membre pour travailler avec Youri Chevry à la gestion de la mairie de Port-au-Prince. Toutefois, Moïse Jean Charles se dit en colère face à la mainmise du parti Fanmi Lavalas sur la mairie de Tabarre, une situation qu’il considère injuste.
Le leader de Pitit Dessalines va plus loin en exigeant la direction de l’Administration Générale des Douanes (AGD). Il avertit que si cette demande n’est pas satisfaite, il n’hésitera pas à passer à l’opposition, une menace qui pourrait fragiliser davantage l’équilibre politique déjà précaire du pays.
Cette situation met en lumière les luttes de pouvoir et les querelles partisanes qui dominent la scène politique en Haïti. Pour beaucoup d’observateurs, ces conflits reflètent un intérêt personnel des politiciens, souvent au détriment des préoccupations et des besoins réels de la population.