Ariel Henry qui a dirigé le pays pendant environ 32 mois avec un pouvoir sans partage, est critiqué pour son incompétence, et son cynisme envers la population. En effet, c’est avec beaucoup de frustration et de colère que la plupart des gens à Port-au-Prince font face aujourd’hui à la violence imposée par des groupes armés dans la capitale, alors que justement la mission du gouvernement du très réputé neurochirurgien c’était de faire régner la paix à travers le pays. Cet échec a non seulement occasionné cette escalade de la violence, mais aussi enfoncé le pays dans une crise de gouvernance, à laquelle on n’a pas encore de solution.
C’est par la force des circonstances, on pense aux événements de fin février, que la communauté internationale, notamment les États-Unis d’Amérique, a dû se résigner de retirer son appui au PM Ariel Henry. En effet, pour garder le pouvoir le plus longtemps possible, l’equipe en place avait dû recourir à tous les moyens: intimidations, manoeuvres dilatoires, répression populaire, entre autres. Tout ça, pour enfin être éjecté sans aucune considération par une communauté internationale, qui finalement a ouvert les yeux sur l’incompétence avéré du chef de la Primature à diriger Haïti. En fait, en retirant son soutien à ce gouvernement de facto, la communauté internationale prend conscience de la dimension de la crise, et des conséquences que cela a sur le déroulement des activités dans le pays.
Tout a commencé avec la violence des gangs le 28 février dernier, au moment où Ariel Henry était en visite officiel à Guyana en passant par le Kenya. Et depuis, les évènements se sont enchaînés si rapidement que la démission du PM est déjà actée, et des démarches pour son remplacement sont d’actualités.
La Caricom, a agi en tant que médiateur, et ceci depuis l’année dernière pour faciliter un accord entre le PM Ariel Henry, encore non démissionnaire, et l’opposition. Cependant, ils n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente en raison d’un désaccord crucial, notamment sur la question d’un exécutif bicéphale. Le groupe d’Ariel Henry s’opposait à cette idée, tandis que l’autre groupe la soutenait, proposant même un nouveau PM pour ce modèle exécutif.
Afin de trouver une solution à la crise, la CARICOM, avec le soutien des États-Unis, prévoit une transition post-Ariel Henry en mettant en place un conseil présidentiel composé du Collectif des partis politiques du 30 janvier, qui a désigné Edgard Leblanc Fils ; de Fanmi Lavalas, qui a désigné Leslie Voltaire ; d’EDE, RED et Compromis historique, qui ont choisi Dominique Dupuy. L’Accord de Montana a opté pour Fritz Alphonse Jean, Laurent St Cyr a été désigné par le secteur privé, et Louis Gérald Gilles représente l’Accord du 21 décembre. Les membres observateurs sont : Frisnel Joseph et René Jean-Jumeaux.
En effet, comment ce conseil présidentiel, composé de membres provenant de différentes factions politiques, pourra-t-il parvenir à diriger le pays ? C’est d’autant plus préoccupant lorsque l’on observe que même trois maires ne parviennent pas à diriger une seule commune. On est tous conscients du comportement égoïste des politiciens haïtiens, qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels et à ceux de leur clan, au détriment de la population.
Pendant les 32 mois de gouvernance d’Ariel Henry, Haïti a été marquée par une décroissance économique, une insécurité persistante, des milliers d’assassinats par balles, un grand nombre de déplacés, et une augmentation notable de la corruption. On doute que le conseil présidentiel de transition puisse travailler avec acharnement pour rétablir un niveau de sécurité suffisant sur tout le territoire national, ce qui est nécessaire pour organiser des élections générales dans le pays. On espère maintenant que le pays ne connaîtra pas de nouvelles années perdues, comme cela a été le cas lors de la transition précédente.
Dixie Band THELUSMOND
Juriste, Communicateur
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