Vingt-deux mois après : la structure “Nou se Dorval”, toujours aux aguets

Cela fait déjà 22 mois depuis que des individus non identifiés avaient assassinat chez lui, à Pèlerin 5, le bâtonnier de l’ordre des avocats d’alors de Port-au-Prince, Monferrier Dorval. 22 mois depuis que le dossier nage dans des eaux troubles. Optimiste, la structure “Nou se Dorval”, s’apprête à saisir des instances internationales pour essayer de faire bouger l’affaire tout en mettant au pilori, les autorités établies.

 

Le 28 août 2020, le professeur de droit constitutionnel, Monferrier Dorval, a été retrouvé gisant dans son sang dans sa cour. Des hommes armés l’avaient tranquillement assassiné et pris la fuite sereinement. Le dossier depuis, fait la navette au cabinet d’instruction. Un des juges en charge du dossier a dû quitter le système après avoir trop insisté sans réponse favorable d’un accompagnement matériel pour se protéger de toute éventualité. Des noms de personnalités importantes dont l’ex-première dame résonnaient avec force dans ce dossier. Dans l’intervalle, plusieurs actes de vandalisme au TPI de Port-au-Prince ont affecté ce dossier dont des pièces à conviction ont été égarées.

Près de deux ans après, le dossier reste à la case départ. Une situation sévèrement critiquée par la structure “Nou se Dorval” dénonçant la lenteur et le blocage du processus de l’enquête. L’homme de loi, Iswick Théophin, n’a pas pris de gants pour fustiger l’attitude des autorités judiciaires dans le cadre de cette affaire qui ne bouge presque pas. Il critique également les casses à répétition au TPI et le laxisme des dirigeants. Ce qui lui porte à croire qu’il s’agit d’un crime d’État. Un crime planifié. Un dossier que les dirigeants cherchent à s’en débarrasser.

L’avocat par ailleurs annonce l’existence de plusieurs pétitions et leur intention, de concert avec le barreau de saisir des instances internationales en vue de faire progresser le dossier car, insiste-t-il, l’État est incapable et n’a aucune volonté de faire avancer le dossier.

Rappelons que depuis l’assassinat du professeur, le barreau de Port-au-Prince et d’autres barreaux internationaux n’ont jamais cessé d’insister pour que l’État Haïtien autorise une commission d’enquête internationale sur le meurtre. Une sollicitation vue de mauvais oeil par le Chef de l’État défunt, Jovenel Moise, qui n’a pas donné suite.