Violence à Martissant: la société civile fustige l’attitude laxiste de l’État

Terrorisée par les gangs de Petit-Bois et de Grand-Ravines, une bonne partie de la population de Martissant se refuge sur la place de Fontamara depuis des jours. Les autorités de leur côté ne font rien pour venir en aide aux gens pris dans l’étau des tout-puissants gangs armés. Une attitude condamnée par les organismes des droits humains qui imputent la responsabilité de cette troublante situation au pouvoir en place.

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) tarde encore à qualifier la situation, qui sévit depuis quatre jours à Martissant. Cet organisme de droits humains préfère attendre plus de données, car, dit la responsable de programme de cette structure, Marie Rosie Auguste Ducénat, cette bataille peut-être une diversion des autorités pour casser l’élan de la mobilisation populaire contre le référendum prévu pour le 27 juin. Parallèlement, elle se dit extrêmement préoccuper par la déplorable situation en particulier pour les enfants et femmes enceintes en particulier, qui sont les catégories les plus vulnérables.

De son côté, Marie Yolène Gilles lance un cri d’alarme aux autorités haitiennes, aux abonnés absents. Pour la responsable de programme de la fondation je klere (FJKL), c’en est vraiment trop que le pouvoir gaspille autant d’argent dans un processus de référendum illégal et laisse la population dans ce marasme. Selon Mme Gilles, c’est anormal que dans un contexte sanitaire si précaire, les dirigeants du pays ont abandonné la population à la belle étoile et à la merci des bandits sans foi ni loi.

Même son de cloche pour Édouard Paultre, qui évoque l’incapacité de l’état, sa connivence avec les civils armés et ou sa volonté d’abandonner la population aux gangs armés pour s’occuper d’autres choses. Selon Édouard Paultre, il se pourrait que les hommes au pouvoir ont fait le choix d’exclure la sécurité du peuple de la mission de l’état et de leur mandat, en vue de gérer la mesquinerie. Le défenseur des droits de la personne n’a aucun doute que la solution de la crise n’est pas possible avec cette équipe au pouvoir. ” la solution viendra quand on aura des gens compétents au pouvoir”, conclut le dirigeant des acteurs non étatiques.