Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) semble déterminé à provoquer un remaniement ministériel, une décision qui exacerbe les tensions au sein du gouvernement. Dans une correspondance envoyée au Premier ministre Garry Conille ce mercredi, les conseillers-présidents ont exprimé un bilan sévère des quatre premiers mois de gouvernance, qualifiant l’équipe actuelle d’inefficace. Le CPT exige des changements afin de garantir une meilleure efficacité, une demande d’autant plus surprenante que la majorité des ministres en place ont été recommandés par ce même conseil.
Cependant, cette requête ne semble pas uniquement motivée par une volonté d’amélioration. D’après plusieurs observateurs, il s’agirait d’une stratégie déguisée pour évincer la ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy. Le président du CPT, Leslie Voltaire, serait en effet pressé de la remplacer, une intention qui semble sous-tendre cette demande de remaniement. Or, le Premier ministre Garry Conille ne partage pas cet avis et a exprimé son soutien total à la ministre Dupuy, renforçant ainsi les divergences avec le Conseil de Transition.
Les membres du gouvernement, eux, se montrent fermes. Dans un communiqué publié par la Primature, il a été précisé qu’aucun changement ministériel ne saurait avoir lieu en dehors des dispositions de la Constitution et de l’accord du 3 avril, qui régit l’organisation actuelle du pouvoir. Lors du sixième conseil des ministres, tenu ce mercredi, l’ensemble des ministres a réitéré son plein soutien au Premier ministre Conille, marquant ainsi une unité gouvernementale face aux pressions du CPT.
Cette confrontation illustre une lutte de pouvoir de plus en plus palpable entre la Primature et le Conseil Présidentiel de Transition, chacune des deux entités cherchant à imposer sa vision et son autorité. Alors que le CPT continue de pousser pour des changements à la tête du gouvernement, Garry Conille et ses ministres semblent résolus à protéger l’intégrité de l’équipe actuelle, en particulier la ministre Dominique Dupuy, perçue comme une cible centrale de ces manœuvres politiques.
Ce bras de fer entre l’exécutif et le Conseil de Transition ne fait que commencer, promettant une escalade des tensions dans les semaines à venir. La stabilité de l’équipe ministérielle est mise à rude épreuve, et il reste à voir si le gouvernement pourra résister aux pressions croissantes.