Surfacturation des passeports: le Parquet de Port-de-Paix ouvre une enquête et promet d’aller jusqu’au bout

Le substitut Commissaire du Gouvernement de Port-de-Paix, Pierre Jeir, annonce l’ouverture d’une enquête dans le cadre de la surfacturation des passeports dans le bureau de l’émigration et de l’immigration du Chef-lieu du département du Nord-ouest. Le Parquet dit décréter la permanence dans ce dossier brandissant la loi du 14 mars 2014 portant sur la corruption.

Depuis le lancement du programme américain “humanitarian parole” en janvier 2023, une nouvelle situation de corruption s’institutionnalise dans les bureaux de l’émigration et de l’immigration du pays. L’accès à un passeport devient un luxe pour lequel, les demandeurs passent des jours et des nuits sur place dans les locaux de la dite institution en vue d’obtenir le document. En plus de ces sacrifices, les clients ont versé des sommes faramineux à des contrebandiers et à d’autres employés de la boite dans le but d’obtenir des faveurs. Des harcèlements, des violences sexuelles, toutes sortes de chantages sont faites aux demandeurs de passeports un peu partout sur le territoire Haïtien.

Conscient de la situation, le substitut Commissaire du Gouvernement de Port-de-Paix, Pierre Jeir accompagné du juge de paix de la commune, Yonel Obsaint et de son greffier, se sont rendus en personne au bureau pour s’enquérir de l’avancement du processus. En l’occasion, plusieurs personnes dont des employés ont été questionnés. Les réponses obtenues par le substitut l’interpellent et l’obligent à prendre des mesures fortes.

Selon Me. Jeir, en plus du prix normal payé pour l’obtention du passeport à la Direction Générale des Impôts (DGI), un autre frais réclamé au bureau même passe de 500 gourdes, 750 gourdes à 2750 gourdes depuis l’annonce du programme. Ce n’est que mardi dernier, à la surprise de tous, que ce montant ait revu à la baisse, soit un total de 1000 gourdes. Questionné sur la raison de cette révision spontanée, le substitut lance qu’il n’a la moindre idée.

Selon Me. Jeir, l’idée de la visite c’est d’avoir des réponses à ces questions: pour quoi ce montant de 2750 gourdes est-il revu à 1000 gourdes? Qui perçoit ces argents? Combien est le montant de janvier au moment de la rédaction de ce texte? Sur quel compte ces argents sont-ils acheminés? À qoui sert-il cet argent? Le substitut ajoute: qu’à toutes ces supplices, un autre frais baptisé” frais de suivi” a été exigé par les autorités du bureau. Cet argent évalué à 10 milles gourdes est payé pour que des suivis soient faits pour celui ou celle qui fait la demande du document.

Fort de ce qui précède et en vertu de la loi du 14 mars 2014 sur la corruption, Me. Jeir soutient qu’il existe de suspicion de corruption et qu’il va poursuivre les responsables de cette activité de corruption. ” Nous allons faire les suivis. Je vais écrire au SDPJ pour continuer l’enquête. Je vais aussi écrire l’ULCC pour venir faire des audits”, a dit le Chef arguant qu’il ne peut pas rester indifférent face à ces dérives.