Tous les leaders aspirent à se propulser sur la scène nationale pour devenir le candidat qui remporte les élections. Toutefois, la majorité d’entre eux n’arrivent pas à donner des ailes à leurs messages à cause de leurs manquements en communication politique et marketing événementiel.
Gagner une élection, émerger comme le seul candidat à battre ou devenir un phénomène national requiert de grandes fortunes parce qu’aucun leader haïtien ne maîtrise la machine de la communication politique et du marketing événementiel composée de sept points essentiels.
Voici sept points forts pour transformer le candidat moyen en cendrillon politique, la sensation du moment, l’hymne de l’heure, le sujet d’intérêt public et le chouchou national. Notons que Greta Turnberg a appliqué quelques de ces points pour se transformer, en moins d’un an, en une icône mondiale de la lutte contre le réchauffement climatique.
1. Création d’un mouvement
Rien n’est plus déconcertant qu’un leader sans agenda. Un leader doit avoir un message incitant, inspirant et motivant. L’agenda du leader doit être un mouvement qui ne peut rien que grandir et rallier la nation. Imaginez un leader qui demande aux élèves du Nouveau Secondaire 4 de manifester tous les vendredis dans leur établissement respectif entre 11h30 et 12h30 pour attirer l’attention du public sur le réchauffement climatique.
Peut-être dès la fin de l’année, ce mouvement décollera et prendra l’ampleur sur tout le territoire, car tout le monde est concerné avec la question de la protection de l’environnement. Surement, toutes les classes et les écoles du pays s’en empareront et ainsi ce leader est sur orbite. Tout le monde en parlera et ce leader sera toujours annexé avec ce mouvement pour devenir l’homme des manifs des vendredis ou le candidat de l’environnement.
2. Établir des contrastes
Rien n’est plus décevant qu’un leader qui joue à la prudence et à la modestie. Un leader cherchant à être l’étendard des décisions politiques doit toujours attaquer ceux en charge affirmant que leurs politiques l’empêchent de véhiculer son message au peuple. Il promulguera que c’est insensé que le décret électoral empêche aux futurs leaders de se déclarer candidats avant la période de la déclaration des candidatures et de l’ouverture des campagnes électorales pendant qu’il ne fait aucune restriction au gouvernement qui dépense des milliers de dollars chaque jour pour bâtir sa réputation sur les ondes des radios du pays et à l’extérieur du pays.
3 – Être paradoxal
Soit qu’ils vous aiment ou qu’ils vous haïssent pour votre position. Lorsque tous les leaders ont le même discours, aucun candidat n’a un discours. Pendant que le consensus national demande d’éliminer le $1.50 sur les transferts d’argent et d’exécuter les transferts en dollars, un leader paradoxal utiliserait la polarisation pour suggérer l’augmentation de ces frais et l’élimination de la provision de pouvoir ouvrir des comptes bancaires en dollars américains. Toutefois, il présentera que plus de frais, plus de programmes sociaux et il fera en sorte de suggérer la formation d’une entité de contrôle et de gestion des frais collectés.
4. Créer un adversaire – Énerver l’adversaire – Devenir un chien de garde
Le leader doit dès le départ citer le nom de son adversaire. S’il n’a pas un adversaire, il doit en créer un ou deux, les assigner des noms comme hypocrite, déplorable, hors de portée, lamentable et les menacer avec des actions juridiques. Se créer des adversaires est une opération de communication efficace dans la mesure que le leader transmet de manière séquencée et orchestrée son message à son public.
5. Message simple – Créer la panique
Ce n’est pas l’usage de gros mots qui rend un message ambigu, mais son impact sur le récipient qui lui donne sa simplicité. Le futur gagnant prendra soin de porter un message de ralliement et compréhensible. Généralement, il ne promet pas seulement, mais aussi il attire l’attention de l’audience sur des faits saillants. “Le pays est en danger et je veux que vous paniquez” sûrement captera l’attention de tous et les votants voudront l’entendre car, pensent-ils, il peut dompter ce danger pour eux.
6. Former son réseau
Il faut avoir des messages endossés par des personnalités importantes. Aucun leader ne doit être une île. En ce sens, tout leader requiert d’être un ami proche d’une célébrité et d’un journaliste qui n’a qu’à citer son nom hors du bleu. Il doit aussi compter une station de radio en ses rangs; laquelle il pourra utiliser pour viraliser ses messages. En ligne ou sur les ondes, le leader doit former son réseau pour se frayer une présence qui commande, qui aiguise la curiosité et aussi qui lui attire de la haine.
7. Être évenementiel
L’important est de créer un événement n’importe où qu’il soit, avec qui il est et quoiqu’il dit. Il lui faut un tweet ou un statut pour annoncer tout, car rien n’est petit ou irrelevant en communication politique. Il ne faut aucune apparence, aucune prise de photo, aucun tweet, aucun discours improvisé; tout doit être chronométré et exécuté avec une précision militaire.
Le leader visant la prominence politique doit avoir une équipe de marketing relationnel, un comité de protocol et un groupe de rédacteurs pour préparer ses interventions, établir des rapports communautaires et réviser ses discours. Aucun faux-pas n’est admis, mais la mauvaise interprétation de ses dires paradoxaux est toujours bienvenue.
En résumé, chaque action posée par un leader doit être une tournée médiatique séquencée, orchestrée et publicisée digne d’un rock star pour que son nom puisse demeurer sur toutes les lèvres, perturber tous les esprits, énerver l’ennemi et grandir dans tous les cœurs.
Dr. Bobb Rousseau