Une réunion spéciale du Conseil des Nations-Unies sur la situation d’Haïti s’est tenue, le 16 juin en cours. C’était l’occasion pour la représentante du Secrétaire Général de l’ONU en Haïti de présenter son bilan tout en recommandant un nouveau mandat d’un an pour le Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH).
Présentant un tableau sombre de la situation sociopolitique et économique du pays, Mme Helen Lalime, invite les pays membres à soutenir la PNH en vue de combattre le gangstérisme dans le pays.
Dans son rapport, Mme Lalime a précisé que la condition sécuritaire d’Haiti se détériore. Selon la cheffe du BINUH, les territoires contrôlés par les gangs sont élargis et leur influence renforcée. Les cas de kidnapping et d’homicides volontaires sont en nette augmentation soit 36% et 17% respectivement par rapport aux chiffres qu’elle avait présenté un an de cela. Seulement pour le mois de mai, la numéro un du BINUH affirme que la Police Nationale d’Haïti (PNH) a recensé 201 cas d’homicide volontaire et 198 cas de kidnapping, soit un taux de 7 par jour.
Dans son rapport, elle a passé en revue la terreur qui s’est régnée en avril et mai dernier au niveau de Cité-Soleil, la Plaine, Tabarre et la Croix-des-Bouquets. Ces violences terrifiantes ont occasionné, mentionne-t-elle, pas moins de 17 mille déplacés sans compter ceux qui sont abandonnés sans pouvoir s’alimenter en matière de première nécessité. Pour ce qui a trait aux grands axes routiers, Mme Lalime soutient qu’ils sont presque tous impossible à la circulation.
Elle a également évoqué l’attaque armée visant le palais de Justice. Pour elle, toutes ces violences sont dues à la situation de grande impunité que les criminels semblent jouir qui met en péril l’État de Droit dans le pays. En conséquence, elle appelle les pays membres du Conseil à appuyer et contribuer en urgence le nouveau fond d’urgence du PNUD consacré à supporter la PNH en vue de pouvoir faire face aux enjeux du moment.
Les élections ne pourront pas avoir lieu cette année
La représente du SG de l’ONU avait également abordé l’épineuse question de l’élection. Pour elle, cette situation qui prévaut en Haïti est la résultante d’une situation de vide institutionnelle qui perdure dans le pays. Elle souligne que beaucoup d’efforts ont été entrepris vers l’aboutissement d’un consensus politique en vue des élections. Le BINUH dit avoir été au four et au moulin et promet de multiplier les efforts de convaincre les acteurs à se rencontrer. Mme Lalime concède qu’il est très peu probable qu’il y ait des élections dans le pays cette année. In fine, le BINUH dit regretter que des coalitions politiques autrefois homogènes se fracturent à présent.