L’opposition démocratique n’a pas digéré le soutien apporté par le Bureau intégré des nations-unies en Haïti (BINUH) au processus de la réforme constitutionnelle enclenché par le président de la République, appelant ces derniers à œuvrer plutôt en faveur du respect des acquis démocratiques.
La nomination du Tunisien Amor Boubaki comme conseiller juridique de la commission constitutionnelle par le Bureau intégré des nations-unies en Haïti (BINUH) n’est pas du goût des hommes de l’opposition plurielle, qui crient au scandale. Pour l’opposition le BINUH ne doit pas supporter une telle démarche, jugée illégale et anticonstitutionnelle.
Les acteurs de l’opposition ont dénoncé ce qu’ils appellent un support effréné et éhonté de la mission onusienne à la réforme constitutionnelle «illégale» lancée par le président de la République dans une correspondance adressée au secrétaire général des Nations-Unies M Antonio Guterres.
«Le Président Moise a créé un vide politique en choisissant d’ignorer la voie tracée par la Constitution amendée de 1987. Les Partis et regroupements politiques sont en train de préparer l’après Jovenel : la marche inévitable vers la transition. Ils dénoncent de toute leur force le mépris envers le peuple haïtien. Le 7 Février 2021 sonnera le glas de ce régime tyrannique, sanguinaire. A partir de cette date, débutera en Haïti une ère nouvelle » a expliqué l’opposition. « Au nom des principes démocratiques, le BINUH se doit d’apporter sa contribution sans faille », a-t-elle rappelé.
Pour étayer leur propos, les opposants du régime ont peint, dans leur correspondance, un tableau très sombre de la situation actuelle du pays. « Les gangs armés se multiplient partout dans le pays et sont fédérés en G9 et Fanmi à l’initiative du pouvoir exécutif. Les cas de Kidnapping augmentent, les familles haïtiennes sont terrorisées, endeuillées, décapitalisées » ont-ils signalé.
De l’autre côté, le chef de l’Etat a demandé aux amis de la communauté l’internationale de venir en aide aux membres du Conseil électoral provisoire (CEP) qui a d’une part la mission d’organiser le Referendum constitutionnel et d’autre part de réaliser les élections législatives et présidentielles pour renouveler les personnels politiques.