Quand le gouvernement applique cette stratégie, jamais plus de pénuries de carburant dans le pays

A cause de la subvention du prix du gallon de la gazoline pour le consommateur et son implication dans la commande, la livraison, le stockage et la distribution des produits pétroliers aux compagnies d’essences dispersées à travers le pays, chaque année l’État accumule des millions de dollars en dettes et en déficits budgétaires.

Avant 2006, l’Etat ne fixait que le prix de la gazoline sur le marché. Il ne s’impliquait pas dans le processus de son achat et de sa distribution. Il laissait ces fonctions aux stations. La gazoline devient de plus en plus chère avec l’institution du BMPAD en 2006 comme la compagnie nationale de pétrole pour centraliser l’industrie du pétrole en Haïti.

Le BMPAD compile les commandes des stations d’essence et les soumet à des grands commerçants qui achètent l’essence des raffineries étrangères. Ces dernières les délivrent dans trois ports de la capitale en occurrence Varreux, Thor et Marissant. BMPAD le distribue aux stations réparties à travers le pays. Cette distribution coûte énormément à l’Etat considérant qu’il recrute des camions et des chauffeurs pour effectuer ce service.L’Etat se fait l’obligation de maintenir le prix de la gallon uniforme sur le territoire. Il dépense beaucoup plus pour le faire arriver aux Cayes qu’il en dépense pour Leogane. Pourtant, le gallon se vend au même prix dans ces deux villes. Plus loin est la ville de la capitale, plus larges sont les frais de distribution et plus grandes sont la dette que les consommateurs créent pour l’Etat quand ils achètent leur gallon.

Grâce aux subventions, les consommateurs ne voient pas l’augmentation des prix de l’essence, car l’Etat s’endette éperdument pour le stabiliser sur le territoire. Les consommateurs paient les prix affichés à la pompe, mais le gouvernement donne de l’argent aux propriétaires de pompes pour vendre le gallon à ce prix. Depuis 1993, l’industrie de la gazoline influence négativement le trésor public où l’Etat perd plus de $150M en moyenne par année.

Le problème avec ce programme de subvention nationale c’est que les riches et les grandes entreprises augmentent exponentiellement la dette de l’Etat plus que l’Haitien moyen. Plus de gallons de gazoline ils achètent, plus de subventions ils reçoivent. La masse n’achète pas plus 30 gallons de gazoline par mois en moyenne tandis que les riches en achètent au moins 500 gallons par quinzaine pour opérer leurs machineries et leurs voitures personnelles.

En centralisant l’industrie de la gasoline, Port-au-Prince devient l’unique point d’échec et l’ultime obstacle au développement économique du pays. Quand la capitale ne fonctionne pas, le reste du pays ne reçoit pas sa gazoline. Pour avoir des ristournes sur cette politique publique, il s’avère nécessaire de mettre une taxe sur le prix du gallon, réaligner les subventions de sorte qu’elles soient octroyées aux récipients en fonction de leurs revenus et instituer plusieurs compagnies de pétrole régionales privées, qui seront les contractuelles des collectivités territoriales, pour recevoir les cargaisons de pétrole et les distribuer aux stations d’essence de leur juridiction.

Les collectivités territoriales ne subventionneront pas le prix du gallon pour les consommateurs. Tous les Haitiens paieront le prix affiché à la pompe mais les moins fortunés recevront un remboursement durant leur déclaration d’impôt à la fin de l’année. Un consommateur qui ne déclarait pas son revenu ne recevrait pas de remboursement qu’il aurait qualifié de recevoir.

Décentraliser l’industrie des produits pétroliers réduira la pénurie auto/infligée de la gazoline sur le marché. Il renforcera la capacité des collectivités territoriales à offrir des services publics à leurs résidents. Il stimulera l’économie en augmentant le secteur privé et donnera à l’Etat central l’opportunité de se concentrer à résoudre les problèmes d’insécurité et de défense nationale.