En proie à une crise sans précédent, la Police Nationale d’Haïti (PNH) est au bord de l’implosion. De ce fait, plusieurs acteurs de la société civile et politique haïtienne affichent leur préoccupation en invitant le haut état major à se montrer responsable.
Pour le responsable du parti UNIR-Haiti, Jean Clarens Renois, il est inconcevable que l’institution policière chargée de la sécurité de la nation soit fragilisée autant en perdant à un tel niveau sa sérénité. Selon l’ancien candidat à la présidence, le haut commandement de la PNH doit faire preuve de professionnalisme et de rassembleur rejetant toute forme de politisation. M. Renois est d’avis que l’institution est en train de faire face à beaucoup de dérives, ce n’est pas un prétexte non plus, dit-il, pour diviser les policiers.
La PNH est sur le point d’exploser, dénonce-t-il. Et c’est en ce sens qu’il appelle le haut etat major à se ressaisir tout en soutenant qu’il encourage toute sorte d’initiative visant à redonner à la PNH sa fierté et aux policiers leur dignité.
L’ancien ministre de la justice et de la sécurité publique (MJSP), Camille Leblanc, abonde dans le même sens assimilant la crise qui secoue la PNH à un prolongement du pourrissement de la situation globale du pays. En plus le déchiquement constaté à travers le Fantom 509, l’ancien titulaire du MJSP y decèle une crise de commandement qui détourne l’institution de sa vraie mission de servante de l’État pour réaliser une mission éphémère pour le pouvoir.
” Il faut que la police fasse beaucoup d’efforts pour qu’elle ne soit pas responsable de ce qu’elle n’a pas fait. Il y aura un moment qui arrive où chacun aura à répondre de leur acte. La PNH ne doit pas se laisser vassaliser ni se mettre au service d’une mauvaise cause”, conseille l’ex secrétaire d’état à la justice, Jacquenet Occilus. Il enjoint le CSPN à faire attention pour ne pas conduire l’institution à sa perte ni menacer la PNH de démantèlement.
Les dirigeants de Debout Jeunesse et Ayiti Demain, deux organisations socioéconomiques proches du parti politique PAC, qualifient de scandaleuse la façon dont le haut état major de la PNH gère l’ échec des opérations contre les bandits, notamment la tragédie au Village de Dieu. Il faut tracer des exemples et assumer ses responsabilités. Selon Moïse Garçon, co-fondateur et Vice-Président de Ayiti Demain, la PNH est en train de se dévier totalement de sa mission apolitique de protéger et servir la population. “Sans un rapport de confiance avec les membres de la population, il sera impossible pour la PNH de stopper le kidnapping et du coup mettre les bandits hors d’ état de nuire”, estime-t-il.
