Perquisition à la LEH, l’ULCC mène l’enquête !
Lorsque la Loterie de L’État Haïtien (LEH) a repris ses activités grâce à un arrêté présidentiel pris sous le Gouvernement du Président Martelly en 2012, plusieurs se sont dits qu’enfin un régulateur des jeux de hasard en Haiti.
Il est important de souligner que la LEH refait surface soit treize (13) ans après sa fermeture.
Néanmoins, aujourd’hui, soit neuf (9) ans après sa reprise d’activités, force est de constater, se référant aux différents événements liés à cette institution depuis le début de cette année, jusqu’à la démission de sa Directrice Générale, Mme Margareth Fortuné, pour convenances personnelles dit elle, on aurait tendance à croire à plus de raison que de tort que la LEH a elle aussi été contaminé par le virus de la corruption qui désintègre les institutions étatiques en Haïti.
En effet, en date du 7 janvier 2021, le syndicat des employés de la LEH a convoqué les différents médias pour dénoncer les malversations, les persécutions politiques et autres orchestrées par la Directrice Générale. Ils ont aussi profité pour annoncer un arrêt de travail et demander à l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) de mener une enquête approfondie sur le fonctionnement de l’institution.
Cette évolution fait suite au fait que l’inspection Générale des Finances du Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) avait déjà produit un rapport sur le fonctionnement de ladite Institution après une évaluation réalisée au cours du premier trimestre de l’exercice fiscale en cours.
Plus tard, soit le 28 janvier 2021, les employés ont fermé les bureaux de la LEH et on pouvait lire : “Fèmen pou Kòripsyon”. Cette période de turbulences allait perdurer plusieurs mois et semble porter l’ULCC à changer la donne car, en dates des 8 et 9 avril de l’année en cours, la directrice générale allait recevoir deux correspondances. Ces correspondances intimaient la Directrice à fournir des informations très pertinentes. L’ULCC exige d’une part, de leur transmettre la copie certifiée de 18 documents accompagnés de certains pièces justificatives dans un délai de sept (7) jours pour une période de cinq (5) ans soit de 2016 à date. D’autre part, lui annonçant qu’une commission a été formée pour réaliser une enquête à la LEH.
Comme suite à ce qui avait été annoncé, à la date du 20 avril 2021 soit douze (12) jours après la première correspondance, L’ULCC a procédé à une perquisition des principaux locaux de la LEH se basant sur la plainte du syndicat des employés (SLEH). D’aucuns disent qu’il s’agit d’une perquisition musclée effectuée avec la présence d’environ 40 policiers pour la plus part encagoulés. C’est une grande première depuis la création de l’ULCC. Ce n’est que suite à cette intervention, la Directrice générale quoiqu’ayant préalablement informée, a remis sa démission. Précipitée, elle a évoqué comme précité, pour convenances personnelles.
Difficile de ne pas associer convenances personnelles à une volonté manifeste pour se soustraire à une certaine responsabilité dans l’administration d’une institution publique, dont l’opacité de sa gestion est souvent dénoncée par ses propres employés.
Espérons que la précipitation de l’ULCC dans ce dossier résulte ne sera pas de nature à davantage renforcer le doute de la population sur la moralité et l’honnêteté des grands commis de l’État ou dans une asymétrie de représailles politiques liées à des récentes prises de position de son illustre frère le sénateur Gabriel Fortuné sur la conjoncture politique. L’avenir nous le dira.