Depuis plusieurs mois, les hommes armés sont en roues libres dans la troisième circonscription de Port-au-Prince, obligeant de nombreuses familles à quitter leur foyer pour se protéger de la fureur des gangs qui, sur elles, ont le pouvoir de vie ou de mort.
Les banques commerciales, les centres hospitaliers, le commerce…ont mis les uns après les autres les clefs sous leurs portes. Pire, même les établissements scolaires n’ont pas été épargnés.
Les promesses se sont multipliées. La Police Nationale dans sa quête de garantir la sécurité des vies et des biens d’une population délaissée a accumulé les échecs. Et les bandits ont conquis de nouveaux territoires à la Croix-des-Bouquets, à Gros-Morme etc.
Entre-temps, les responsables du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle ont publié un nouveau calendrier académique pour la nouvelle année, fixant la réouverture des classes pour le 21 septembre et le 4 octobre sans tenir compte des enfants de Martissant, de Grand-Ravine, du Vilage de Dieu , de Tibwa , de la Saline. Or , plus rien ne fonctionne comme avant dans ces zones ,y compris les écoles.
Ces enfants n’ont-ils pas droit à une éducation au même titre que ceux de Pétion-Ville, Haut Delmas, Carénage, Morne Calvaire, de Saint-Marc, des Gonaives etc ? Construisons-nous sciemment une nouvelle génération de victimes sociales, de bandits ?
Tant bien que mal des milliers d’enfants ont repris le, mardi 21 septembre , le chemin de leur établissement scolaire, comme prévu. Alors qu’à une encablure du Palais présidentiel, des milliers de citoyens ont dû fuir la fureur des gangs, les portes des écoles sont fermées depuis plusieurs mois déjà.
Que deviendront-ils ? Que peut- on espérer de ces enfants, qui n’ont fait qu’un seul mal, celui d’habiter dans une zone dite rouge ? Est-ce que nous ne sommes pas en train de créer les prochains “monstres” de la République ?
La situation des familles habitant la troisième circonscription de Port-au-Prince ne date pas d’hier. Cependant, aucune action concrète n’a été jusque-là posée pour endiguer le phénomène de banditisme généralisé qui prévaut dans plusieurs endroits du pays plus précisément à Martissant.
Une nouvelle année scolaire a débuté hier mardi. Des milliers d’enfants ont regagné leur établissement scolaire. Cependant, Martissant, Village de Dieu, Gran Ravin, c’est la peur, la crainte, qui s’installent empêchant des milliers d’autres enfants issus de la masse défavorisée de reprendre le chemin de l’école.
N’ayant aucune chance d’aller à l’école, ces enfants n’auront que pour modèle, IZO, TI LAPLI, et co. Une nouvelle génération de victimes sociales se profile à l’horizon.