Manifestation du 28 mars: la population était sur le quivive à Port-au-Prince, Saint-Marc, au Cap-Haitien et à Port-de-Paix

À l’appel de plusieurs groupes de la société civile haïtienne, des milliers de protestataires ont investi le macadam à Port-au-Prince pour dire non au référendum constitutionnel, au support de la communauté internationale à l’instauration de la dictature dans le pays, à l’insécurité, mais aussi pour reclamer le départ de Jovenel Moïse du pouvoir. Des manifestations étaient aussi réalisées à Saint-Marc, au Cap-Haïtien et un sit-in à Port-de-Paix.

Pour une ènième fois, c’était une marrée humaine qui a dénoncé sur le macadam, le 28 mars 2021, l’irrespect de la constitution, le référendum planifié de toute pièce, la présence de Jovenel Moïse au pouvoir, le support de la communauté internationale à la dictature et la montée inquiétante du phénomène de l’insécurité dans le pays. Les protestataires ont été plus ou moins acides à l’ambassadrice américaine accréditée en Haiti et la responsable du BINUH, représentante du secrétaire général des Nations-Unies dans le pays. Ils ont aussi fustigé l’OEA qui ne veut non plus entendre raison.

Cette série de manifestations s’inscrit dans le cadre du 34ème anniversaire de la constitution. Sur le parcours les manifestants ont brandi des exemplaires de la contitution en vigueur et des pancartes pour faire passer leurs messages. Ils n’ont pas aménagé leurs efforts d’appeler à la démission de Jovenel Moïse contre lequel, ils ont lancé des slogans hostiles. C’était aussi une manifestation réalisée sans heurte, pour une rare fois.

À Saint-Marc c’était pareil. L’opposition locale avait elle aussi investie les rues de la Cité de Nissage Saget pour les mêmes motifs. Accompagnés de la police, ils ont eu le temps de sillonner plusieurs rues de la ville exprimant leur ras-le-bol à la vélléité de Jovenel Moïse, soutenu par la communauté internationale, d’instaurer la dictature dans le pays et, du coup, saper la constitition en vigueur. Les manifestants orphelins en quelque sorte des leaders de l’opposition (à couteau tiré) sur le macadam ont bouclé leur marche sans incident majeur.

Les habitants de Port-de-Paix et du Cap-Haïtien ont eux aussi fait entendre leur voix. Un sit-in avait été tenu dans le chef-lieu du département du Nord-Ouest pour dénoncer les agissements de M. Moïse considéré comme un champion dans la destruction des institutions. Au Cap parallèlement, la population a marché de Vertières à la ville du Cap non seulement pour exiger le respect de la constitution mais aussi pour réclamer les nouvelles du policier SWAT, Lucdor Pierre, jusqu’à l’heure, porté disparu. Sur le parcours les proches de Pitit Desalin ont porté leurs fanions rouge et noir et réclamer une transition de rupture.