l’Opposition plurielle a publié, le vendredi 29 janvier 2021, un calendrier des activités politiques de l’ensemble des organisations affiliées. Selon ledit calendrier, les hostilités débuteront le dimanche 31 janvier avec la tenue d’une grande mobilisation nationale.
Alors que le président Jovenel Moïse lance un appel au calme et à la vigilance, tout en invitant ses opposants politiques à prendre le chemin des urnes, les membres de l’opposition se préparent à fouler le macadam le dimanche 31 janvier pour exiger le respect de l’article 134-2 de la Constitution haïtienne et réclament le départ du chef de L’État le 7 février prohain. Ce dernier jure lui-même de quitter le pouvoir le 7 février 2022.
Bien avant, l’opposition qui travaillait depuis plusieurs semaines sur une proposition commune de sortie de crise doit la rendre publique ce samedi avant la grande mobilisation nationale du dimanche 31 janvier 2021 qui, selon les opposants, marquera le début d’une nouvelle et dernière bataille contre le régime en place. Evalière Bauplan, l’un des dirigeants du mouvement “Tèt Ansanm” demande la contribution de tous les secteurs de la vie nationale dans cette bataille .
Entre-temps, le coordonnateur du MOVID, Abel Loreston, le coordonnateur général du Parti AAA, Etzer Jean Louis, et le secrétaire général “Anbake pou chanje ” Édouard Saint-Fleur, ont tous, au nom de l’ensemble des organisations politiques de base, publié un nouveau calendrier des activités politiques de l’opposition qui commenceront le dimanche 31 janvier, avec une grande manifestation nationale, et s’ achèveront le 7 février 2021.
Grève générale du lundi 1er février au vendredi 5 février 2021.
Les villes de province prennent le devant
Dans la troisième ville du pays, aux Cayes et dans la cité de l’indépendance, aux Gonaïves, les militants semblent impatients. Plusieurs milliers de manifestants ont, ce vendredi, parcouru les rues de la ville des Cayes pour exiger le départ du président Jovenel Moïse qu’ils qualifient d’inculpé.
Dans le haut Artibonite, la colère gronde, des barricades enflammées ont été remarquées dans certains endroits de la ville. Des crépissements d’armes automatiques ont été entendus, créant ainsi un climat de peur généralisée. Les activités fonctionnaient au ralenti.
l’Opposition change de ton
l’Opposition plurielle a déjà mené plusieurs batailles contre le régime au pouvoir qu’ elle accuse de faire obstacle aux dossiers de PetroCaribe, de Dermalog, de Sofidai, du massacre de la Saline, et autres…mais elle n’arrivait pas à pousser le dos du président Jovenel Moïse au pouvoir.
Pour certains observateurs avisés la division qui rongeait le camp de l’opposition en est pour beaucoup. Les hommes de l’opposition semblent tirer des leçons de leur échec du passé et parlent pour l’instant d’une seule et même voix. Plus de divergence sur la question de la Cour de cassation, du parcours des manifestations, du lieu des rassemblements, et de la date, entre autres.
l’ Opposition n’ a pas droit à l’erreur
La bataille du 7 février pourrait être considérée comme l’ ultime bataille des membres de l’ opposition s’ils veulent réellement se débarrasser du régime en place. En cas d’échec, le président Jovenel Moïse organisera aisément son référendum constitutionnel prevu en avril prochain et les élections générales lui permettant, envers et contre tous, de consolider son pouvoir. Donc, l’opposition doit se débrouiller pour finalement produire des résultats s’ ils ne veulent pas perdre la face et contribuer à l’ émergence d’ une nouvelle dictature en Haïti.