Les syndicats de transport en commun les seuls bénéficiaires de la montée des prix des produits pétroliers à la pompe

La mise en application des mesures révisant à la hausse le prix des produits pétroliers a occasionné des mouvements de panique dans plusieurs endroits à Port-au-Prince. Des individus pour la plupart, chauffeurs de transports en commun et de taxi moto ont érigé des barricades de pneus enflammés à delmas, bourdon, lalue, au centre-ville entre autres, ceci pour dénoncer les nouveaux prix du carburant. A cela, les responsables des syndicats de transport en commun qui ne ratent aucune occasion pour dénoncer les tentatives des autorités d’augmenter le carburant sont restés muets depuis l’annonce faite par le gouvernement jusqu’à la rentrée en vigueur.

On sait qu’un protocole d’accord entre l’Etat haïtien et le syndicat du transport routier portant sur la subvention ciblée des produits pétroliers aux véhicules de transport public, restait un secret bien gardé. Des responsables syndiqués se sont montrés opposés à la mesure ou encore exprimaient des positions nuancées sur la hausse des prix du carburant, qualifiée par la majorité de la population de « décision scélérate ».

Des dirigeants d’organisations syndicales dont Montès Joseph (FUTRA), Jacques Anderson Desroches (FOSSA), Bénissoit Duclos(MUTH), Méhu Changeux (APCH), Rémy Sanozier (CNST) et Sonson Dumé (BSAC), signataires du protocole d’accord pour la révision à la hausse du carburant, auront droit, selon les termes du document, à des privilèges liés à l’entente.

Selon le point 7 arrêté dans le document, les signataires s’engagent à créer un Observatoire de l’application de l’accord (OSA) composé de cinq représentants de l’Etat et cinq autres représentants du secteur syndical du transport. A l’article 9 du texte, il a été convenu que l’Etat s’engage à émettre des bons, fiches ou cartes pétrolières de subvention à l’observatoire de surveillance dans le cadre de l’application du présent protocole d’accord, au profit des bénéficiaires enregistrés dans la base de données de l’Observatoire.

D’autres articles et termes conclus entre le gouvernement et les leaders syndiqués, se révèlent être une vaste conspiration contre les intérêts collectifs. Au point 5 du texte, il est dit que les signataires de l’accord s’engagent à calculer la subvention accordée aux véhicules de transport public de passagers et de marchandises à partir de prix de base de 169 gourdes pour un gallon de diesel et 201 Gourdes pour un gallon de gazoline.

Aucun mécanisme n’a été établi entre les syndicats et le gouvernement en vue de procéder à ce contrôle et un flou demeure quant à l’application de ce protocole d’accord.

MM/R